Sahara: le Polisario juge «positive» la dernière résolution du Conseil de sécurité

Mohamed Abdelaziz tenant à peine sur ses jambes, autant que sa "république" donquichottesque ! 

Mohamed Abdelaziz tenant à peine sur ses jambes, autant que sa république donquichottesque !  . DR

La direction du Polisario emboîte le pas à Alger et qualifie de «positive» la dernière résolution du Conseil de sécurité sur le Sahara. La vérité sur une position pour le moins contradictoire !

Le 11/05/2015 à 14h01

Détrompez-vous! La résolution 2218, adoptée fin avril à l’unanimité des quinze membres du Conseil de sécurité, est «favorable» au Polisario! C’est du moins ce qui ressort du communiqué sanctionnant les travaux de la dernière session du conseil du secrétariat général du Polisario, réuni le 5 mai, sous la présidence de Mohamed Abdelaziz, à Rabouni.

«La dernière résolution comporterait des éléments positifs», découvre le «politburo» du Polisario, dans le communiqué, sans préciser toutefois lesdits «éléments positifs».

Curieusement, cette position prend à rebours la réaction «officielle» exprimée, au lendemain de l’adoption de la résolution 2218, par le soi-disant «ambassadeur du Polisario auprès de l’ONU», Ahmed Boukhari. Ce dernier avait estimé que la résolution allait dans le sens du «maintien du statu quo» qui, du coup, «risque de conduire à l’effondrement des efforts de l’organisation des Nations Unies et, partant, à l’inconnu dans une région qui fait face à tant de défis» !

Cette contradiction met en évidence le désarroi total du front Polisario, pris entre le marteau d’une résolution qui lui est littéralement défavorable puisqu’elle rejette la fameuse revendication séparatiste d’étendre le mandat de la Minurso à l’examen des droits de l’Homme, et l’enclume de la chape de plomb contestataire qui s’abat sur le Polisario depuis l’adoption, fin avril, de ladite résolution.

Voilà qui devrait expliquer cette volte-face du Polisario, plus soucieux de contenir la vague d’indignation qui gagne les camps de Lahmada-Tindouf. D’où cet appel lancé par le secrétariat général du Polisario, dans le communiqué sus-indiqué, pour ne pas céder aux sirènes bélantes du «pessimisme».

Seulement voilà, l’optimisme béat dudit secrétariat est loin de convaincre qui que ce soit à Tindouf. C’est, du reste, ce qui ressort de la réaction réservée à la délégation dépêchée par Mohamed Abdelaziz, auprès des chioukhs des tribus sahraouies séquestrées, dans la tentative d’apaiser la colère populaire grandissante. Selon les sources de Le360, les émissaires du SG du Polisario, dont de présumés «ministres», auraient été «accueillis» avec des invectives, voire des jets de pierres, notamment par des jeunes qui en ont assez des «mensonges» d’une direction qui n’a plus d’yeux que pour ses «intérêts personnels».

Pour rappel, le Polisario avait promis que «2015 serait une année cruciale» pour «l’indépendance du Sahara»! Mais cette promesse, une de plus, s’est aussitôt évaporée après la sortie, à la mi-avril, du SG de l’ONU, Ban Ki-moon, relayé par le Conseil de sécurité, qui non seulement a ignoré la revendication algéro-séparatiste d’élargir le mandat de la Minurso au monitoring des Droits de l’Homme, mais appelé aussi, et surtout, à l’enregistrement et au recensement de la population sahraouie séquestrée dont le nombre est surestimé par Alger pour des raisons que tout le monde connaît: gonfler le volume des aides humanitaires qui vont dans les poches des barons algériens et polisariens.

En revanche, la résolution 2218 est clairement favorable au Maroc puisqu’elle reconnaît, n’en déplaise à Alger et à son produit pur jus le Polisario, les efforts notables déployés par le royaume pour améliorer la situation humanitaire et sociale des habitants des provinces sahariennes marocaines. Pour s’en rendre compte, il suffit de constater que le CS a mis en exergue le rôle joué par les antennes locales du CNDH, à Laâyoune et Dakhla, la réforme de la Justice qui interdit désormais aux tribunaux militaires de juger des civils, sans compter la ratification du protocole facultatif relatif à la Convention contre la torture (OPCAT) …

Autant d’indicateurs positifs, ceux-là vrais, ajoutés à la reconnaissance des efforts «sérieux» et «crédibles», reconnus par la plus haute instance décisive des Nations Unies, le Conseil de sécurité, dénotent, par ricochet, un échec diplomatique flagrant du lobby algéro-séparatiste. 

Par Ziad Alami
Le 11/05/2015 à 14h01