Sahara: «L’Europe se réveille car l’autonomie est la seule et unique solution pragmatique», estime un académicien belge

Brahim Mousaaid / Le360

Le 30/10/2022 à 16h43

VidéoLe projet d’autonomie, tel que confirmé par la résolution 2654 du Conseil de sécurité de l’ONU en vue de résoudre le conflit du Sahara, suscite un intérêt grandissant des pays européens. Désormais, douze Etats du Vieux continent soutiennent fermement cette initiative.

«L’Europe se réveille en faveur de l’initiative marocaine», après la reconnaissance du projet d’autonomie par de nombreux pays européens, a affirmé, lors d un entretien avec Le360, Francis Délepérée, éminent membre de l’Académie Royale de Belgique.

Egalement député à la Chambre des représentants de Belgique, l’académicien s’exprimait au lendemain d’un important colloque organisé à Bruxelles sur le thème «L’Initiative marocaine d’autonomie pour le Sahara. Enjeux et Perspectives».

Les participants se sont penchés sur le statut d’autonomie tel que proposé par le Royaume du Maroc. «Nous sommes parvenus à la conclusion que ce statut donne une large autonomie au Sahara sous la souveraineté du Royaume du Maroc. C’est une région particulière dans le cadre de la Constitution et l’ordonnancement juridique du pays», a expliqué l’académicien belge. 

Et d’ajouter que dans ce statut, aux yeux des experts étrangers, «il y a une caractéristique fondamentale, celle de doter la région autonome du Sahara d’une importante «compétence législative. La région est appelée à pouvoir promulguer des lois dans un certains domaines qu’ils soient économiques, sociaux, ou relatives à l’exploitation des richesses naturelles. Ce sont des secteurs jouissant d’une large autonomie qui méritent d’être appréciés», a souligné cet expert.

Il a tenu à préciser un élément fondamental à savoir que l’autonomie va s’inscrire dans le strict «respect de la souveraineté du Royaume. Il faut respecter la Constitution, il faut respecter le statut, les engagements internationaux du Maroc ainsi que les droits et les libertés des citoyens».

Francis Délepérée a rappelé que la Belgique vient d’apporter un soutien fort au plan d’autonomie, le considérant comme «une base solide, sérieuse et crédible».

Interrogé sur l’adoption, le 27 octobre 2022, par le Conseil de sécurité de l’ONU de la résolution 2654, le député belge a souligné qu’elle réitéré l’appui à l’initiative marocaine. «J’espère que l’Algérie ne renoncera pas au dialogue et à la reprise des tables rondes, c’est un appel de la communauté internationale parmi laquelle on peut citer différents Etats européens comme l’Espagne, la Belgique, le Luxembourg, l’Allemagne», a-t-il martelé.

«J’ai bon espoir quant à l’avancement et à l’aboutissement des travaux qui vont aller dans cette direction, c’est-à-dire la reconnaissance d’une région autonome».

Il s’agit, d’après lui, «d’un élément de paix pour la région, pour l’Afrique et pour l’Europe. Nous considérons que le Maroc est l’interface entre l’Europe et l’Afrique. Ce pays a un rôle à jouer dans un espace pacifié». 

Francis Delpérée, est un homme politique et universitaire belge. Docteur en droit des universités de Louvain et de Paris, il est professeur émérite de droit constitutionnel à l'UC Louvain. Le colloque de Bruxelles a vu la participation, selon lui, de nombreux experts, des juristes et des politologues venus de plusieurs pays.

Etaient également présents, Marc Finaud, expert indépendant du Centre politique de sécurité de Genève, Yves Lejeune, professeur de l’UC Louvai et Jean Josep Vallebe, professeur de l’Université de Barcelone. Olamide Samuel professeur de droit du Nigéria et Zakaria Abouddahab, professeur à la Faculté de droit de Rabat-Agdal, ont participé à cette rencontre. L’ouverture du colloque s’est déroulée en présence de l’ambassadeur du Maroc en Belgique, Moham med Ameur.

Par Mohamed Chakir Alaoui et Brahim Moussaaid
Le 30/10/2022 à 16h43