Une feuille de route royale pour le prochain gouvernement

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Depuis Dakar où il a prononcé un discours inédit, Mohammed VI a demandé au prochain gouvernement du Maroc d’intégrer la dimension africaine dans ses programmes. Explications.

Le 07/11/2016 à 00h08

«Nous aspirons à ce que la future politique du gouvernement soit globale et intégrée vis-à-vis de l’Afrique, et que celle-ci y soit perçue comme un ensemble», a dit le souverain dans son discours qui fera date, prononcée depuis la capitale sénégalaise.

Le prochain gouvernement a été appelé par le souverain à faire bénéficier nos partenaires africains des mêmes égards que nos partenaires occidentaux, européens essentiellement.

«Nous attendons également des ministres qu’ils attachent à l’Afrique le même intérêt qu’ils accordent à leurs missions et à leurs déplacements dans les pays occidentaux», a poursuivi Mohammed VI lors de ce discours marquant le 41e anniversaire de la Marche verte.

La mentalité du butin

Depuis Dakar, Mohammed VI a donné les grandes orientations pour ce que devrait faire et surtout être le prochain gouvernement, un mois après les élections législatives qui ont bénéficié aux islamistes du PJD.

«Le Maroc a besoin d’un gouvernement sérieux et responsable. Toutefois, la formation du prochain gouvernement ne doit pas être une affaire d’arithmétique, où il s’agit de satisfaire les desideratas de partis politiques et de constituer une majorité numérique, comme s’il était question de partager un butin électoral», a souligné Mohammed VI.

Autrement dit, serait-il vraiment et politiquement acceptable de mettre de côté l’intérêt général du pays et monnayer sa participation au gouvernement selon un nombre bien précis de maroquins, sachant qu’un pays voisin comme l’Espagne est doté d’un gouvernement de 13 ministres (6 sont des femmes)?

«Le gouvernement, c’est plutôt un programme clair et des priorités définies concernant les questions internes et externes, avec l’Afrique au premier chef. Un gouvernement apte à aplanir les difficultés héritées des années passées, concernant le respect des engagements du Maroc vis-à-vis de ses partenaires», a insisté Mohammed VI.

Au moment où le roi Mohammed VI prononçait son discours depuis Dakar, le cœur battant de l’Afrique, Abdelilah Benkirane est toujours en négociation avec les autres partis politiques pour former un gouvernement et ce, jour pour jour, après un mois des élections du 7 octobre, scrutin à l’issue duquel il a été reçu par le souverain qui l’a chargé de former un gouvernement.

Le discours de Dakar fait aussi office d'un recadrage de l'action politique en vue de constituer le prochain gouvernement. L'essentiel n'est pas dans les calculs étroits et les règlements de comptes entre les partis, mais dans le service des intérêts de la nation au cœur desquels se trouve le continent africain.

Par Mohammed Boudarham
Le 07/11/2016 à 00h08