Après le séjour royal, Casablanca renoue avec l’anarchie

Casablanca. (Crédit: Adil Gadrouz / Le360)

Revue de presseLes Casablancais s’y sont habitués: la dynamique vertueuse qui s’empare de la métropole à l’occasion des séjours du souverain s’estompe malheureusement dès que ceux-ci s’achèvent. Cette revue de presse est tirée d’un article d’Assabah.

Le 18/04/2024 à 19h30

C’était une nouvelle fois trop beau pour que cela dure. Pendant les quelques semaines du séjour du roi à Casablanca, la ville s’était complètement métamorphosée. Les projets ont été menés à grande cadence, l’organisation a été impeccable dans les différents services publics et les élus et les responsables des administrations publiques se sont rendus disponibles. Il aura suffi que le souverain termine son séjour dans la capitale économique pour que celle-ci retombe dans ses travers.

C’est le constat qu’établit Assabah dans son édition du vendredi 19 avril. Alors qu’elle s’était hissée pendant quelques semaines au niveau des cités où il fait bon vivre, Casablanca est redevenue cette ville où l’on regrette d’habiter. «Mon plus grand souhait est de voir le roi rester tout le temps ici», rapporte le quotidien de la bouche d’un chauffeur de taxi croisé à Casablanca, des propos que les passagers du même taxi confirment unanimement d’un hochement de tête. D’après le journal, ce souhait résume à lui seul toute la désorganisation qui s’est emparée de la ville dès que le souverain l’a quittée.

Un avis partagé par tous les Casablancais. Ces derniers sont une nouvelle fois confrontés à une disparition quasi-généralisée des responsables de la ville et des élus. Même la circulation est redevenue ce qu’elle était, certains chauffeurs se permettant tous les actes d’incivilité possibles dans ses artères. Dans certaines zones embellies de verdure à certaines occasions seulement, le paysage est redevenu ce qu’il était, comme si ces quartiers ne faisaient pas partie de la capitale économique du royaume, mais plutôt d’un lointain patelin déserté. Et si dans certains chantiers de la ville, on avait été surpris ces dernières semaines par la cadence des travaux, ce n’était que temporaire, et le rythme a repris sa lenteur normale.

Les propos du chauffeur du taxi dont se fait écho Assabah sont clairs: «A chaque visite du souverain, la ville s’embellit et n’a plus rien à envier aux grandes villes mondiales. Les responsables y font alors preuve de compétences hors pair. Les chantiers, même ceux à l’arrêt, reprennent vie. La qualité des services offerts aux citoyens est parfaite». C’est pourquoi, selon lui, les Casablancais sont doublement heureux à l’occasion des visites du souverain: d’amour pour leur roi, mais aussi de la métamorphose de leur ville. Une métamorphose que l’on ne préserve pas en dehors des visites royales.

Par Fayza Senhaji
Le 18/04/2024 à 19h30