Le patron de la Samir veut s’en référer au roi Mohammed VI

Installations de la Samir à Mohammédia. 

Installations de la Samir à Mohammédia.  . DR

Revue de presseKiosque369. Le milliardaire saoudien Mohamed Al Amoudi, patron de la Samir, actuellement en arrêt de production, veut le beurre et l'argent du beurre et tente de mettre le gouvernement sous pression pour bénéficier d'un échelonnement de ses dettes envers l'Etat marocain.

Le 13/09/2015 à 23h34

Les pouvoirs publics affirment avoir été roulés par cet actionnaire, à tel point que les dettes de la Samir ont atteint un niveau qui a mis à mal la confiance de certaines institutions du pays telles que la direction des impôts, la douane et les banques nationales.

Akhbar Al Youm rapporte ainsi, dans sa version de ce lundi 14 septembre, que le patron de la Samir veut s’en référer au roi Mohammed VI pour tenter de dénouer la crise financière de la raffinerie. Alors que le gouvernement ne réclame ni plus ni moins que "le versement intégral de l'argent du contribuable", cheikh Mohamed Al Amoudi s'engage sur une autre "voie de pression" pour le moins glissante. Cet homme d'affaires oublie que les intérêts nationaux sont au-dessus de toute autre considération. Selon Akhbar Al Youm, Mohamed Al Amoudi, l'homme qui n'a apporté aucune plus-value à la Samir depuis la privatisation initiée par Mohamed Saadi, l'ancien ministre de la Privatisation dans les années 1990, prévoit d'adresser cette semaine une lettre au roi Mohammed VI. "Après avoir échoué à convaincre les ministres, Al Amoudi s’en réfère au roi", écrit en effet Akhbar Al Yaoum.

Cet actionnaire principal feint ainsi d'oublier que, sur les 40 milliards de dirhams qu'il doit à l'Etat marocain, les deux tiers appartiennent aux banques marocaines et donc au secteur privé national. Selon le journal, le richissime saoudien a présenté, jeudi, au gouvernement, un plan axé sur le versement de 10 milliards de dirhams échelonnés sur plusieurs mois, sans pour autant fournir de garantie quant au paiement du reste des dettes. Mais le gouvernement reste intransigeant. Et il a raison, car la sécurité énergétique du pays a failli être ébranlée. L'exécutif rassure en affirmant que l'approvisionnement du pays en produits pétroliers est garanti grâce aux capacités nationales de stockage. "Le pétrole raffiné passe près de nos côtes du Nord et de l'Atlantique", a déclaré à Le360 un ministre. Pourquoi, dans ces conditions, l'Exécutif ne privilégie-t-il pas l'option de l'acquisition de la Samir au profit du secteur privé marocain?

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 13/09/2015 à 23h34