SIEL 2020. CNDH: l’école et l’éducation à la citoyenneté

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L’école et l’éducation à la citoyenneté et aux droits de l’homme, tel était le centre d’une conférence-débat sur le stand du CNDH, mercredi 12 février, au salon du livre de Casablanca.

Le 15/02/2020 à 20h46

Le rôle de l’école dans l’éducation à la citoyenneté était au centre d’une conférence-débat, mercredi 12 février, sur le stand du Conseil national des droits de l’homme (CNDH) au salon de l’édition et du livre (SIEL) de Casablanca.

Fouad Chafiki, directeur des curicula au ministère de l’Education nationale, a retracé le parcours et les efforts de son département pour inculquer les valeurs de la citoyenneté. "Il y a eu un manque d’intérêt pour la question de la citoyenneté. Et jusqu’aux années 90, le programme scolaire ne faisait pas référence aux engagements de l’État marocain", a-t-il déclaré avant de préciser: "Ce n’est qu’à partir de 1996 qu’il commençait à y avoir un dialogue sur les droits de l’homme à l’école".

Le directeur des curricula souligne également que, dans les années 2000, les livres scolaires ont eu à répondre à un certain cahier des charges et répondre à des fondamentaux qui respectent l’esprit des conventions internationales signées par l’Etat marocain. Ainsi des commissions techniques se sont chargées de réviser le contenu de différents manuels, où plusieurs manquements et entraves aux valeurs de la citoyenneté et des Droits de l’homme avaient été signalés. "En 2016, la commission des valeurs a passé au peigne-fin 390 ouvrages, et 295 entraves ont été signalées”, précise Fouad Chafiki.

Karima Chakir, quant à elle, est revenue sur son expérience de trente ans dans l’Education nationale, pour souligner que l’école a aujourd’hui besoin plus que jamais d’un environnement scolaire qui garantit la dignité et une interaction humaine éthique. "Le jeune élève ne devrait pas se sentir juste de passage à l’école ou prisonnier d’un planning horaire". L’ancienne inspectrice souligne qu’il "y a beaucoup de dysfonctionnements dans la formation des enseignants ainsi qu’un manque dans l’éducation a la citoyenneté, mais il faut pallier à cela".

Aicha Knidri, spécialiste en éducation aux droits de l’homme et représentante du bureau de l’UNESCO à Rabat, a évoqué pour sa part le projet de l’éducation à la citoyenneté réalisé avec le ministère, lancé en 2012. "Nous avons travaillé avec le ministère de l’Education nationale et nous avons créé un groupe d’enseignants sensibles à la question de la citoyenneté".

Ahmed Ait Hammou, professeur et coordinateur d’un club de l’éducation à la citoyenneté et aux droits de l’homme dans un lycée à Salé, propose de son côté d’intégrer aux programmes scolaires une matière consacrée aux Droits de l’homme. "Il faut également décharger les enseignants et réduire leurs horaires de cours, afin qu’ils puissent se consacrer davantage à la formation à la citoyenneté et aux Droits de l’homme".

Par Qods Chabaa
Le 15/02/2020 à 20h46