Terrorisme: nouvelles révélations sur l’Anglo-Suisse interpellé à Temara

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Revue de presseKiosque360. Depuis 2015, l’Anglo-Suisse a eu des contacts avec l’autre ressortissant suisse arrêté dans l’affaire d’Imlil. A cette époque, le premier prévenu tentait, avec des dizaines d’extrémistes, de constituer une organisation affiliée à Daesh.

Le 11/01/2019 à 20h00

En procédant à l’arrestation, jeudi à son domicile à Temara, d’un terroriste présumé de nationalité anglo-suisse, on peut dire que la BNPJ vient de prendre un gros gibier, en collaboration, bien sûr, avec les services de la DST.

D’après le quotidien Assabah qui rapporte l’information dans sa livraison du week-end des 12 et 13 janvier, il s’agit du véritable instigateur de plusieurs projets terroristes avortés. Son arrestation devrait également éclairer plusieurs zones d’ombre dans l’affaire de son compatriote, le ressortissant suisse poursuivi dans le procès de l’assassinat, à Imlil, de deux touristes scandinaves. 

L’interpellation de cet individu donne une dimension tricontinentale à l’assassinat des deux touristes près de la zaouiya de Chamharouch, ainsi qu’aux nombreux projets d’attaques terroristes avortés après l’arrestation de plusieurs éléments terroristes dans le cadre de cette affaire. L’enquête ouverte après l’arrestation de l’Anglo-Suisse devrait ainsi, note le journal, lever le voile sur les probables relations entre les assassins des deux touristes scandinaves et des dirigeants de Daesh, en Syrie, comme elle pourrait démasquer des cellules terroristes encore actives en Suisse, en Europe, et dans certains pays de l’Asie du Sud-Est.

Le mis en cause, le dénommé Nicolas P., est considéré, en effet, comme un extrémiste de premier rang qui a adopté il y a de nombreuses années la doctrine de Daesh, affirme le journal. Il a tenté à plusieurs reprises de constituer une cellule terroriste dans son propre pays, la Suisse, pour y mener des actions de déstabilisation dans le cadre de la mise en exécution d’un agenda terroriste. Il entretenait des relations avec d’autres individus, tous acquis à la doctrine daeshienne, dont un compatriote et un ressortissant tunisien vivant en Suisse. Ces deux derniers, précise le journal, ont d’ailleurs pu rejoindre les bases de Daesh, en Syrie, en passant à travers les frontières turques.

Les rapports entre le prévenu et ses deux camarades ont cessé depuis leur départ au front, pour reprendre bien plus tard. L’un d’eux, le Tunisien, a en effet pris rapidement des galons dans les rang de l’organisation terroriste devenant, en moins d’une année, un membre important du «comité d’information» et traducteur, en français, des communiqués de Daesh. L’autre n’a pas connu la même ascension mais a été toutefois chargé de quelques missions spéciales. Bref, les deux compères ont fini par reprendre contact avec leur camarade resté au pays.

Ainsi, en 2016, le présumé terroriste arrêté jeudi dernier à Temara a été chargé par ses deux amis et complices de mener des actions terroristes en Suisse contre des objectifs sensibles et vitaux. Il était ainsi question, relate Assabah, de mener des attentats contre des membres du Bureau fédéral de la police et contre des institutions financières. Cependant, l’état d’alerte décrété dans le pays et la campagne lancée contre les extrémistes les ont incités à revoir leurs plans. L’Anglo-Suisse a donc été chargé de rassembler les cellules terroristes basées dans des pays du sud-est asiatique.

Quant à ses rapports avec l’assassinat des deux touristes scandinaves à Imlil, les premiers éléments de l’enquête confirment que depuis 2015, le mis en cause a œuvré pour constituer, avec des dizaines d’extrémistes originaires notamment de certains pays des Balkans, une organisation terroriste affidée à Daesh. C’est de cette époque, souligne le journal, que datent les premiers contacts et les premières réunions, avec l’autre ressortissant suisse arrêté récemment, avec 21 autres individus, dans le cadre de l’affaire de l’assassinat des deux touristes scandinaves. 

Par Amyne Asmlal
Le 11/01/2019 à 20h00