La chaussure marocaine en perte de vitesse

DR

Revue de presseKiosque360. Il semble que la chaussure marocaine n’ait plus la cote au sein des marchés européens. Elle est en effet délaissée en faveur de la concurrence asiatique.

Le 09/05/2016 à 22h22

L'écosystème dédié à la chaussure en cuir est-il, à lui seul, suffisant pour dynamiser l’industrie? Rien n’est moins sûr. Dans son édition du jour, L’Economiste rapporte que le «ministère du Commerce extérieur recommande soit l'élargissement, soit la création d'un autre écosystème autour du liège utilisé pour la fabrication des talons et des semelles extérieures des chaussures». Mais ce n’est pas tout, puisque cette création «devrait s'accompagner d’une stratégie commerciale et marketing agressive et d'un effort d’investissement, y compris dans les ressources humaines». Il est important pour les opérateurs, «s'ils veulent conquérir de nouveaux marchés, de développer leurs propres marques et modèles et d'être réactifs».

Aujourd’hui, ils restent confrontés à l'indisponibilité des intrants sur le marché local. Tous sont importés, y compris le talon, la semelle et la tige. Cela représente un important handicap pour eux. Repris par L’Economiste, le ministère constate que cette «situation grève quelque peu la compétitivité du produit fini, sachant que ces intrants représentent à eux seuls plus de 60% du prix de revient de la chaussure».

Pire, la demande européenne s’est déplacée vers les fournisseurs chinois et vietnamiens pour une question évidente de coûts mais, aussi, de faiblesse de valeur ajoutée. Cela se traduit par la perte de compétitivité sur les marchés européens (France et Italie) de la chaussure marocaine en faveur de la concurrence turque, chinoise et vietnamienne. «Sur une production nationale de 80 millions de paires, le Maroc en exporte environ 22 millions dont 19,8 millions sont destinées aux marchés français, espagnol, italien et allemand», avance L’Economiste. La solution, pour les opérateurs marocains, est la chaussure de luxe. Mais, même sur ce segment, ils sont concurrencés par la Turquie. Pour se différencier, les opérateurs doivent agir sur 3 leviers: l’innovation, les alliances et la certification.

Par Rachid Al Arbi
Le 09/05/2016 à 22h22