Futur gouvernement: Benkirane seul au monde

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Revue de presseKiosque360. Toutes les portes semblent s'être refermées sur Abdelilah Benkirane, surtout après les sorties médiatiques, mercredi 8 mars, de plusieurs chefs de parti qui ont insisté sur sa responsabilité dans le blocage. Une situation qui isole encore plus le chef de gouvernement désigné.

Le 10/03/2017 à 00h57

Abdelilah Benkirane se retrouve dos au mur dans sa mission de former un nouveau gouvernement, et l’information fait naturellement la Une des principaux quotidiens de la place, notamment d’Akhbar Al Yaoum et Al Ahdath Al Maghribia. Les deux journaux font ainsi, dans leurs numéros du vendredi 10 mars, une lecture des événements de ces derniers jours et, particulièrement, des sorties virulentes de plusieurs chefs de partis à l’encontre d’Abdelilah Benkirane.

Pour Al Ahdath Al Maghribia, le chef de gouvernement désigné se retrouve aujourd’hui «isolé», d'autant que ni le Président du RNI, ni les secrétaires généraux de l’UC et du MP, ni le premier secrétaire de l’USFP, ne semblent aujourd’hui prêts à accepter d’autres rencontres de négociations avec Abdelilah Benkirane. Pour le quotidien, même le dernier communiqué du secrétariat général du PJD confirme la persistance du blocage, puisqu’il y est clairement mentionné le refus catégorique de Benkirane d'accepter les conditions imposées par Aziz Akhannouch, notamment celle liée à la participation de l’USFP à la prochaine majorité gouvernementale.

Akhbar Al Yaoum, pour sa part, interprète les sorties des chefs de partis alliés d’Aziz Akhannouch comme une campagne menée à l’encontre d’Abdelilah Benkirane, à la veille du retour du roi et de l’audience qu’il devrait accorder au SG du PJD.

Tout en rappelant que, pour ces chefs de partis, l’entière responsabilité du blocage revient au chef de gouvernement désigné, Akhbar Al Yaoum rapporte, en citant une source proche de Benkirane, que ce dernier a interprété ces sorties comme une réponse à son souhait de reconduire l’ancienne majorité sans impliquer l’USFP. «Pour ce qui est de l’UC, il est considéré comme faisant partie du RNI et il n’y a aucun problème avec ce parti», ajoute la source du quotidien qui va encore plus loin en dévoilant un secret jusqu'ici jamais révélé sur les tractations. Ainsi, affirme-t-elle, la formation d’un gouvernement composé de l’ancienne majorité était initialement une proposition d’Aziz Akhannouch qui cherchait à l’époque à évincer l’Istiqlal. Cette proposition aurait été faite lors de la deuxième rencontre entre le président du RNI et le chef de gouvernement désigné. Sauf qu’après les déclarations de Hamid Chabat sur la Mauritanie, déclarations qui rendaient sa participation au gouvernement impossible, Akhannouch aurait changé son fusil d’épaule pour prôner l’intégration de l’USFP.

La source d’Akhbar Al Yaoum conclut en expliquant que «les tractations sont définitivement closes, et que seul le roi peut désormais prendre les décisions qui s’imposent».

Par Khalil Ibrahimi
Le 10/03/2017 à 00h57