La majorité gouvernementale va de mal en pis

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Revue de presseKiosque360. La guerre des mots entre les deux principaux partis composant l’actuelle majorité gouvernementale, le RNI et le PJD, n’est pas près de baisser en intensité. Tous les quotidiens arabophones de ce vendredi en font leur principal menu. Tour d’horizon.

Le 27/09/2018 à 21h52

Sous le titre «Les désaccords s’aggravent au sein de la majorité entre PJD et RNI», le quotidien Al Akhbar, dans son édition de ce vendredi 28 septembre, s’étale longuement sur le communiqué du secrétariat général du PJD qui s’en prend violemment au ministre RNIste, Rachid Talbi Alami, accusé d’avoir proféré «des insultes gravissimes» à l’encontre du parti islamiste.

Dans ce communiqué du secrétariat général du PJD, réuni d’urgence mercredi dernier en l’absence de Saâd-Eddine El Othmani, le parti de la Lampe se demande «comment un ministre se permet de continuer à siéger dans un gouvernement dirigé par un parti qu’il considère comme porteur d’un projet visant la destruction du pays». Répondant lui-même à ce questionnement, le communiqué du PJD exige que Talbi Alami soit renvoyé du gouvernement, à moins qu’il ne démissionne de lui-même.

Les lignes de ce communiqué du PJD n’ont pas eu le temps de sécher que le patron du parti de la colombe y répondait déjà, sèchement. Selon Al Ahdath Al Maghribia, Aziz Akhannouch s’est dit «sidéré par cette profusion de réactions surdimensionnées et inintelligibles qui ont pris pour cible un membre du bureau politique qui s’adressait à la jeunesse du parti dans le cadre des réunions du RNI. Il était, de fait, dans son rôle pour s’exprimer quant aux choix économiques que notre pays pourrait ou devrait suivre ou éviter.» Sous le titre «Akhannouch défie El Othmani», Al Ahdath explique que le ministre de l’Agriculture et de la pêche maritime s’est montré plus menaçant, en avertissant les «frères» que «le RNI n’encaissera plus de nouvelles calomnies sans réagir».

Cette hausse du ton fait écrire à Al Massae, dans son édition de vendredi également, que la coalition gouvernementale dirigée par le PJD va désormais de «mal en pis», à cause de la guerre des mots à travers laquelle les gros pontes du RNI et du PJD ne cessent de s’écharper. Surtout que Aziz Akhannouch a affirmé que les attaques récurrentes du PJD ont fini par créer un climat peu propice à la mise en œuvre des chantiers du gouvernement, surtout ceux ordonnés en priorité par le roi Mahammed VI.

Pour sa part, le quotidien Assabah estime que le PJD se permet certaines pratiques qu’il interdit aux autres. Il rappelle ainsi les attaques frontales des cadors PJDistes comme Benkirane, Aftati, Melaïnine et autres «cavaliers de Facebook» contre tous leurs adversaires politiques, et en particulier le RNI. Tournant en dérision toute cette histoire, Assabah estime que le PJD semble ainsi faire allégeance à Recep Tayyip Erdoğan, puisqu’il a demandé au roi de démettre Talbi Alami de ses fonctions pour avoir insulté le sultan turc.

Par Mohamed Deychillaoui
Le 27/09/2018 à 21h52