Lutte contre l’immigration clandestine: le plaidoyer de l’Espagne pour le Maroc

Josep Borrell, Haut Représentant de l’UE pour la Politique étrangère et la Sécurité.

Josep Borrell, Haut Représentant de l’UE pour la Politique étrangère et la Sécurité. . DR

Revue de presseKiosque360. Pour l’Espagne, l’Union européenne ne peut résoudre la problématique de la migration qu’en collaboration avec le Maroc, un pays à qui l’UE n’accorde pourtant qu’une infime partie des aides octroyées dans ce cadre.

Le 18/10/2018 à 18h51

L’Espagne appelle l’Europe à «rendre justice» au Maroc pour les efforts qu'il fournit dans la gestion de la problématique de la migration. C’est en tout cas ce que l’on retiendra de l’intervention du ministre espagnol des Affaires étrangères devant la Commission mixte dédiée aux questions européennes au sein du Parlement espagnol.

Al Ahdath Al Maghribia, qui rapporte l'information dans son édition du vendredi 19 octobre, indique que l’appel du ministre espagnol concerne principalement les aides octroyées aux pays qui épaulent l’Europe dans la gestion de la problématique migratoire. Or, le Maroc, qui est l’un des principaux partenaires de l’UE dans ce domaine, ne bénéficie pas des mêmes aides profitant à d’autres pays. Le responsable espagnol estime ainsi que l’UE traite injustement le Maroc dans ce dossier. Il fait surtout la comparaison entre le royaume et la Turquie. Cette dernière reçoit, en effet, 6 milliards d’euros de la part de l’UE dans le cadre de la gestion de la question migratoire, tandis que le Maroc ne se voit accorder que 50 millions.

Le ministre espagnol a cependant annoncé, ajoute Al Ahdath Al Maghribia, que son pays s’était mis d’accord avec l’UE pour accorder 100 millions supplémentaires au Maroc, pays que l’Espagne considère comme son principal partenaire sur cette question.La même source ajoute que le responsable a appelé l’Europe à réagir avant que la situation ne devienne incontrôlable et à faire de la question migratoire une opportunité et non un problème. Un défi qui, d’après lui, ne peut être relevé qu’en coopération avec le Maroc.

Rappelons que cette intervention survient quelques jours après la polémique qui a éclaté lorsque l’Union européenne a fait part de son souhait de voir les pays nord-africains accueillir sur leurs territoires des camps de réfugiés, pour lutter contre les importants flux migratoires vers le vieux continent. Un souhait auquel le royaume s'est catégoriquement opposé, en affirmant qu’un tel projet ne coïncidait pas avec sa politique migratoire.

Par Fayza Senhaji
Le 18/10/2018 à 18h51