Prostitution de mineures à Rabat: une entremetteuse condamnée à un an de prison

Revue de presseKiosque360. Travaillant principalement pour le compte de clients des pays du Golfe, une entremetteuse attirait des mineures dans une villa de la capitale. Elle était aidée par des hommes qui sillonnaient la ville à bord de voitures de luxe pour dénicher les «perles rares».

Le 23/11/2015 à 02h04

Une entremetteuse accusée d’attirer des mineures et de les pousser à se prostituer avec des ressortissants de différents pays du Golfe vient d’écoper d’un an de prison assorti d'une forte amende.

L’audience a particulièrement été perturbée lorsque la défense de la prévenue a appelé à la barre les jeunes mineures dont les noms apparaissent dans les différents PV. «Pour la défense, l’entremetteuse a été victime de représailles de la part d’acteurs plus importants dans ce domaine qui ont voulu se venger car elle refusait de travailler pour eux», rapporte “Assabah” dans son numéro du lundi 23 novembre.

De son côté, l’accusée a nié en bloc les faits qui lui sont reprochés, dont le plus accablant est celui d’attirer des mineures, dans une villa sur la route de Akrach, aux alentours de l’Office national de l’électricité et de l’eau (ONEE), à Rabat, en vue de les livrer à la prostitution. L’accusée a même réfuté les aveux qui lui sont attribués dans les procès-verbaux de l’enquête préliminaire.

Jugement clément

«Après délibération, la Cour, prenant en compte des circonstances atténuantes, a prononcé son jugement», rapporte le journal. Ce dernier précise que la sentence reste, de l’avis de plusieurs intéressés, assez clémente.

L’accusée, précise “Assabah”, avait avoué travailler dans ce milieu comme entremetteuse lors de l’enquête. «Elle a affirmé utiliser une villa comme lieu de rencontres entre prostituées et clients, principalement émiratis. Les filles, majoritairement des mineures, se faisaient payer jusqu’à 1.000 DH la soirée», rapporte le quotidien. L’accusée a même révélé le nom d’une autre entremetteuse, très célèbre à Rabat, sous mandat d’arrêt national.

Selon des sources citées par le journal, l’accusée se faisait aider par tout un réseau d’entremetteurs. Ces derniers sillonnaient les rues dans des véhicules de luxe afin d’attirer des mineures.

Son arrestation n’a pas été simple. «A plusieurs reprises, les éléments de la brigade des mœurs ont opéré des perquisitions dans les endroits qu’elle fréquentait. Sans succès. Une équipe de motards (faucons) lui a même été spécialement dédiée. Elle surveillait régulièrement les rues et artères que l’accusée empruntait dans les quartiers de Souissi, Hay Riad, Agdal. Elle sera finalement arrêtée grâce à des informateurs. Son casier judiciaire, lui, n’en est pas à ses premières lignes, puisqu"elle a déjà purgé une peine de prison en 2013, pour le même motif.

Par Abdelhafid Lagzouli
Le 23/11/2015 à 02h04