Samir: Le PDG propose son plan de sortie de crise

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Revue de presseKiosque360. Le PDG du groupe Samir, Sheikh Mohammed Houssein Al Amoudi tiendra une rencontre, lundi prochain, avec Boussaid, Hassad et Amara pour leur présenter son plan de sortie de crise. Il compte injecter 1,5 milliard de dirhams et vendre ses parts dans les deux filiales TSPP et SDCC.

Le 14/08/2015 à 23h00

C’est un nouvel épisode qui démarre dans l’affaire Samir. Le président du groupe Corral Petrolum, maison mère de Samir, Sheikh Mohammed Houssein Al Amoudi propose d’injecter 3 milliards de dirhams pour le compte de sa filiale Samir. C’est ce que rapporte le quotidien Akhbar Alyaoum dans son édition de ce week-end 15 et 16 août.

Selon un haut responsable de la société, le PDG de Corral Petrolum tiendra une rencontre lundi 17 août prochain avec des membres du gouvernement afin de leur proposer son plan de sortie de crise. Seront présents lors de cette réunion, le ministre de l’Intérieur Mohamed Hassad, le ministre des Finances, Mohamed Boussaid et le ministre de l’Énergie, Abdelkader Aamara. D’après ce haut responsable, cette rencontre est le dernier espoir pour la Samir de trouver une porte sortie à la situation désastreuse de ses finances, sachant que les banques ont déjà affiché leur méfiance vis-à-vis du PDG du groupe Corral.

Al Amoudi propose, en gros, d’injecter des liquidités de 1,5 milliard de dirhams et de vendre l’ensemble de ses parts dans les deux filiales marocaines, TSPP, spécialisée dans le stockage des produits pétroliers et SDCC, la société spécialisée dans la distribution du carburant. Cette vente engrangera une somme de 1,5 milliard de dirhams supplémentaire. Selon les sources d’Akhbar Alyaoum, le plan proposé par Al Amoudi n’est pas suffisant, car Samir a besoin de 6 milliards de dirhams pour redémarrer ses activités de manière normale.

En contrepartie de son engagement financier, Al Amoudi compte demander des garanties à l’État. Il s’agit notamment de réglementer l’importation des produits pétroliers et le rallongement des échéances du remboursement des dettes de Samir auprès de la douane. D’après Akhbar Alyaoum, cela risque d’être difficile, car l’État marocain n’a plus aucune confiance en la personne d’Al Amoudi, notamment après l’échec des négociations avec les banques.

Salam Gaz, une filiale à vendre?

Alors que la situation de Samir est arrivée à un point de non retour, toutes les possibilités sont aujourd’hui envisagées quant à l’avenir de la raffinerie de Mohammedia. Selon l’édition d’Assabah de ce Week-end 15 et 16 août, la vente de la filiale de Samir, Salam Gaz semble pour l’instant l’option la plus réaliste afin d’assurer les liquidités nécessaires pour une éventuelle sortie de crise. Pour rappel, la dette de Samir dépasse aujourd’hui 33 milliards de dirhams, selon les analystes financiers de la place. Ces dettes sont réparties entre les fournisseurs de la raffinerie, les banques et la direction générale de la douane, dont les créances se sont élevées à 13 milliards de dirhams. Selon les sources d’Assabah, les rumeurs fusent quant à la vente de cette filiale à un groupe marocain de distribution de gaz. Pour rappel, Salam Gaz assure le tiers des besoins des Marocains en matière de gaz butane. Ceci dit, selon les sources du journal Assabah, la vente la filiale Salam Gaz ne suffira pas à rembourser toutes les dettes de Samir.

Pour sa part, le journal Akhbar Alyaoum relate que Corral Petrolum n’a pas l’intention de vendre ses parts dans Salam Gaz, car elle est la plus rentable parmi ses filiales au Maroc. De plus, Corral Petrolum ne dispose que de 50% des parts dans Salam Gaz.

Les syndicats dans la crainte

L’histoire est toute autre pour les syndicats. Abdelghani El Raki, le secrétaire régional de la Confédération démocratique du travail (CDT) à Mohammedia, a affirmé au journal Assabah que Noubir Amaoui, le secrétaire général du syndicat a contacté, le chef du gouvernement le 4 août dernier afin de discuter de la situation difficile de Samir. Amaoui avait formulé son inquiétude au chef du gouvernement quant à la crise actuelle de la raffinerie qui peut mener éventuellement à un arrêt de son activité, comme l’a insinué la direction du groupe lors de sa dernière réunion, ou à un gel des salaires. Pour rappel, Samir emploie près de 950 personnes.

De son côté, Houcine Yamani, le secrétaire général du syndicat des industries du pétrole et du gaz a affirmé au journal Assabah la nécessité de constituer une cellule nationale pour résoudre les problèmes financiers de Samir qui durent depuis 3 ans déjà. Yamani a également soutenu que l’arrêt de l’activité de la raffinerie pourrait porter atteinte aux intérêts stratégiques du Maroc tout en rappelant que la crise actuelle du groupe est due à l’ouverture du marché marocain aux importations et à sa libéralisation qui n’a pas été bien réfléchie.

Par Mouna Qacimi
Le 14/08/2015 à 23h00