Sénégal: les bienfaits de l’endettement public selon la DPEE

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Revue de presseSelon une étude de la Direction de la prévision et des études économiques (DPEE) du ministère sénégalais de l’Economie, des finances et du plan, une hausse de 10% de la dette publique, utilisée à des fins d’investissement, entraînerait une progression de la production de quelque 3,5% à moyen terme.

Le 28/12/2015 à 19h41

L’économie sénégalaise devrait être capable de supporter une augmentation de 10% de la dette publique. Mieux, ce surplus d’endettement, utilisée à des fins d’investissement, entraînerait une augmentation de la production de quelque 3,5% à court terme, ainsi qu’une augmentation de près de 2% de la consommation des ménages. Telles sont les principales conclusions d’une étude que vient de publier la DPEE, dont «Le Soleil» rend compte dans son édition du lundi 28 décembre.

«Si toute la dette contractée est investie notamment dans les infrastructures de soutien à la production, de connexion aux marchés et d’amélioration du capital humain, elle aura un impact positif sur les agrégats macroéconomiques (...). Cependant, elle va entraîner une récession si elle finance uniquement des dépenses publiques de fonctionnement», indiquent les auteurs de l’étude.

Pour le Sénégal, l’endettement constitue l’un des principaux instruments de financement du déficit public. En 2014, il s’est établi à environ 53% du Produit intérieur brut (PIB) nominal, mais reste au dessous de la norme communautaire de l’UEMOA fixée à 70%. Cependant, le nouveau cadre de référence de politique économique et sociale du pays, décliné dans le PSE, suscite un important besoin de financement des projets structurants.

Dans leurs recommandations, les économistes de la DPEE invitent l’Etat à financer son déficit par l’endettement avec «plus de prudence». Compte tenu de la faiblesse de l’épargne nationale, l’Etat devrait aussi «privilégier le financement par la dette extérieure dont les effets positifs sont plus importants sur les agrégats macroéconomiques».

L’étude suggère enfin d’orienter la commande publique vers le secteur privé domestique afin de ne pas atténuer les effets positifs de l’entrée de fonds issus de l’endettement public sur le compte courant.

Par Abdelkrim Sall
Le 28/12/2015 à 19h41