Benkirane sort la grosse artillerie contre Ilyas El Omari

Benkirane et Ilyas El Omari à couteaux tirés.

Benkirane et Ilyas El Omari à couteaux tirés. . DR

Pour la première fois, Abdelilah Benkirane s’est attaqué en Conseil de gouvernement au SG du PAM concernant le dossier des enseignants-stagiaires. Et le choix des mots n’est pas fortuit. Eclairage.

Le 31/03/2016 à 18h11

On avait l’habitude de voir et d" écouter Abdelilah Benkirane charger ses rivaux politiques lors de meetings partisans ou en réunions internes du PJD.

Ce jeudi 31 mars, il est passé à un stade supérieur en s’attaquant à Ilyas El Omari, sans le nommer, à l’ouverture des travaux du Conseil de gouvernement.

La cause? Ce que considère Abdelilah Benkirane comme étant une grave ingérence du SG du PAM (principal parti de l’opposition) dans l’action de l’Exécutif et ce, à l’occasion de l’initiative prise par Ilyas El Omari de négocier une fin de la grève des enseignants-stagiaires.

Abdelilah Benkirane, à l’ouverture des travaux du Conseil de gouvernement, a parlé de «gens qui devraient avoir honte», de «gens sans valeurs morales». Il a même utilisé le mot «mounkar» (grave péché) pour qualifier la démarche du patron du PAM.

Aux journaux qui ont relayé l’initiative d’Ilyas El Omari, Abdelilah Benkirane a réservé les qualificatifs de «vils» et de «menteurs».

A la fin de son introduction, Abdelilah Benkirane a conclu que le seul et unique gouvernement au Maroc est celui «réuni autour de cette table» et avec un seul et unique chef, celui désigné par le roi Mohammed VI.

Les raisons de la colère«LeChef de gouvernement a toutes les raisons d’être furieux contre le SG du PAM», explique à Le360 un membre de l’Exécutif. Pour notre interlocuteur, Ilyas El Omari voulait passer ce que Abdelilah Benkirane considère comme un grave message, à savoir qu’il était «capable de réussir là où tout un gouvernement a échoué».

Une autre source de l’Exécutif ajoute que cela intervient au moment où le gouvernement était à deux doigts de parvenir à une issue à ce problème qui n’a que trop duré (une grève de plus de trois mois).

«Le gouvernement, en la personne du ministre de l’Intérieur, a donné des garanties aux enseignants-stagiaires qu’ils passeront tous les concours: 7.000 en juillet 2016 et 3.000 en janvier 2017», explique un membre du gouvernement.

Le SG du PAM aurait également impliqué cinq autres partis (PPS, RNI, PI, MP et l’USFP) sauf que, à la date d’aujourd’hui, la seule et unique réunion avec la coordination des enseignants-stagiaires s’est tenue en présence des seuls El Omari et Lachgar.

Contacté par nos soins, et à maintes reprises, le SG du PAM n’a répondu à aucun de nos appels.

Quant à la substance des propos de Abdelilah Benkirane, elle a été relayée par le communiqué diffusé après la réunion du Conseil de gouvernement. 

Ce qui semble le plus déranger le Chef de gouvernement, c’est la supposée popularité au rang des diplômés chômeurs que peut apporter au PAM la médiation d’Ilyas El Omari. Ainsi, la campagne électorale des législatives d’octobre bat déjà son plein et n’épargne plus rien. Même pas le Conseil de gouvernement!

Par Mohammed Boudarham
Le 31/03/2016 à 18h11