Enseignants-stagiaires: nouvelle passe d’armes entre Benkirane, le RNI et le PAM

Abdelilah Benkirane, Chef du gouvernement, et Mohamed Boussaid, ministre de l'Economie et des finances.

Abdelilah Benkirane, Chef du gouvernement, et Mohamed Boussaid, ministre de l'Economie et des finances. . Le360 : Adil Gadrouz

Le chef du gouvernement maintient la décision de l’Exécutif concernant le dossier des enseignants-stagiaires. En clair, aucune modification ne sera apportée à la loi de finances pour embaucher 10.000 candidats. Du coup, on assiste à une nouvelle crise avec le RNI et le PAM.

Le 03/04/2016 à 17h42

En début d’après-midi de ce dimanche 3 avril, Abdelilah Benkirane, chef du gouvernement, a fait relayer un communiqué via le porte-parole de l’Exécutif, annonçant qu’il n’est absolument pas question de rectifier la loi de finances de 2016 pour embaucher, d’un seul coup, 10.000 enseignants.

C’est la réponse définitive du chef du gouvernement aux supputations ayant été véhiculées ces derniers jours quant à un éventuel remaniement de la loi de finances et surtout à un échange ayant eu lieu entre le PAM et l’USFP d’un côté, et le ministre des Finances, Mohamed Boussaid, de l’autre.

Ledit échange de missives laissait entrevoir la possibilité de remanier la loi de finances pour embaucher tous les enseignants-stagiaires en grève depuis plus de cinq mois.

«Toutes les décisions sont et doivent être prises en Conseil de gouvernement et avalisées par le chef de l’Exécutif», explique une source gouvernementale à Le360.

De leur côté, le PAM et l’USFP avaient émis, samedi, un communiqué où ils affirment que leurs groupes respectifs à la première chambre du Parlement allaient présenter une proposition de loi rectificative de l’actuelle loi de finances permettant l’embauche de tous les enseignants-stagiaires. Les deux partis affirment que leur démarche n’est dictée par aucune autre considération que celle d’aider à trouver une solution à un problème qui dure depuis plusieurs mois.

Crise, quelle crise?Ce n’est pas la première fois que Abdelilah Benkirane se trouve confronté à une crise avec ses ministres, RNIstes essentiellement. Et les différends avec Mohamed Boussaid ont été largement débattus par le Secrétariat général du PJD, réuni hier samedi.

«De là à parler d’une composante qui quitterait la coalition gouvernementale, ce serait aller vite en besogne», souligne une source au sein de l’Exécutif qui affirme que l’actuelle crise sera dépassée.

La même source ne cache pas l’ire du gouvernement, son chef en premier lieu, de la médiation menée par le PAM (et accessoirement l’USFP) pour dénouer le bras de fer avec les enseignants-stagiaires.

Et ce sont surtout les échanges de missives entre Mohamed Boussaid et le duo PAM-USFP qui ont mis en colère Abdelilah Benkirane qui n’aurait pas été au courant des courriers des 28 et du 30 mars.

Le Niet de BenkiraneLa scène a lieu il y a quelques jours à la présidence du gouvernement. Abdelilah Benkirane est en tête-à-tête avec son ministre de l’Intérieur, Mohamed Hassad. «Dites aux enseignants-stagiaires qu’ils ont notre garantie pour respecter le deal du gouvernement», dit Abdelilah Bekinrane à Mohamed Hassad. Ce deal prévoit l’embauche de 7000 enseignants en juillet 2016 et 3000 en janvier 2017.

«Et dites aussi aux concernés qu’ils demandent un engagement similaire à Ilyas El Omari, parce que, de toutes les manières, ce sera lui ou moi le prochain chef du gouvernement», confie à Le360 un membre du gouvernement.

«Nous avons assez de travail dans les semaines à venir avec le dossier du Sahara et les préparatifs des élections, et ce n’est pas du tout le moment de nous égarer dans de nouvelles polémiques», insiste notre source.

Par Mohammed Boudarham
Le 03/04/2016 à 17h42