Magistrats devant la justice pour leurs publications sur Facebook: la profession réagit

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Revue de presseKiosque360. L’audition de cinq magistrats, convoqués par l’Inspection générale des affaires judiciaires pour leurs publications sur Facebook, a suscité l’indignation du Club des magistrats. Cette instance professionnelle s’en est pris directement au conseil supérieur du pouvoir judiciaire.

Le 17/09/2018 à 18h48

La magistrature et le recours aux réseaux sociaux ne font apparemment pas bon ménage. C’est du moins ce que laisse entendre la convocation, par l’Inspection générale des affaires judiciaires, de cinq magistrats pour leurs commentaires sur le réseau social Facebook. Cette convocation a d'ailleurs suscité l’indignation du Club des magistrats, qui a qualifié d’atteinte à la liberté l'initiative de l’Inspection générale des affaires judiciaires.

Selon Al Massae, qui se penche sur ce sujet dans son édition de ce mardi 18 septembre, le Club des magistrats a réagi en s’en prenant directement au Conseil supérieur du pouvoir judiciaire. Dans un communiqué rendu public, précise le quotidien, le Club des magistrats considère cette décision comme une menace grave à la liberté d’expression, pourtant garantie par la Constitution dans son article 111, ainsi que par toutes les conventions internationales y afférentes.

Le bureau exécutif du Club des magistrats, qui s’est réuni vendredi, «suit de très près et avec inquiétude les développements de cette affaire» et attend la décision qui sera prise à l’issue de l’audition des magistrats convoqués pour des «posts» et commentaires sur Facebook, précise le journal.

Dans le même communiqué, le Club des magistrats, dont le fondateur, Yassine Makhli, figure sur la liste des convoqués, fait savoir qu’il fera connaître sa position à la lumière de l’évolution de cette affaire. A ce propos, une réunion du bureau exécutif est prévue juste après la tombée du verdict de l’Inspection générale des affaires judiciaires. Il est d'ailleurs question que la procédure se poursuive devant le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire.

Le communiqué du Club des magistrats, conclut le quotidien, pointe également du doigt certaines décisions du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire concernant l’affectation de certains magistrats à des tribunaux nouvellement créés, sans prise en considération de leur première affectation, qui est restée uniquement sur papier. Ce que le Club des magistrats considère comme une violation du règlement intérieur du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire.

Par Mohamed Younsi
Le 17/09/2018 à 18h48