Projet de loi 22.20: les Ittihadis veulent la tête de Benabdelkader

Mohamed Benabdelkader, ministre délégué chargé de la Réforme de l'administration et de la fonction publique.

Mohamed Benabdelkader, ministre délégué chargé de la Réforme de l'administration et de la fonction publique. . DR

Revue de presseKiosque360. L’USFP est de nouveau divisée à propos, cette fois, du projet de loi 22.20 relatif aux réseaux sociaux et du sort du ministère de la Justice, seul représentant du parti au gouvernement.

Le 10/05/2020 à 21h00

Le projet de loi 22.20 relatif aux réseaux sociaux et aux plateformes de diffusion libre n’en finit pas d’alimenter la polémique. Le débat sur ce texte, dont l’adoption a été reportée par le gouvernement à une date ultérieure, vient, en effet, d’être repris par l’USFP, et plus particulièrement par son bureau politique. C’est ainsi que des membres de l’organe exécutif du parti viennent de saisir le premier secrétaire pour exiger une réunion en urgence de cette instance, rapporte le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans sa livraison du lundi 11 mai.

En effet, explique le quotidien qui cite des sources de l’USFP, pas moins de 11 membres ont déjà saisi, individuellement et par écrit, Driss Lachgar, pour demander une réunion urgente du bureau politique afin d’examiner les retombées sur le parti de l’élaboration et la présentation de ce projet de loi par le ministre socialiste Mohamed Benabdelkader. Ce projet de loi, rappellent-ils, a suscité une polémique sur les réseaux sociaux et a été largement rejeté par l’opinion publique.

Selon les sources du quotidien, la plupart des membres du bureau politique ont demandé à rouvrir ce dossier et, surtout, à débattre de la façon dont le ministre l’a géré. D’autres membres n’ont pas hésité à appeler franchement le ministre de la Justice, Mohamed Benabdelkader, à demander d’être relevé de ses fonctions. D’autres encore, minoritaires cette fois, ont suggéré de donner mandat franc au premier secrétaire pour gérer ce dossier. Ce dernier s’est d’ailleurs entretenu à ce sujet avec le chef du gouvernement, à la veille de la réunion du Conseil de gouvernement lors duquel il a été décidé de reporter l’adoption du projet de loi.

Cela dit, poursuit le quotidien, il semble que des membres du bureau politique de l’USFP aient manifestement décidé de se joindre aux partis de l’opposition, invitant, à leur tour, le seul ministre socialiste du gouvernement à déposer sa démission. Pour l’heure, souligne le quotidien, le premier secrétaire n’a pas encore donné suite à ces demandes des membres du bureau politique. Driss Lachgar, rappelle le quotidien, s’oppose depuis le début à une telle démarche. Il rejette l’idée de toute réunion du genre du bureau politique depuis le début de la crise liée au Covid-19.

Si le chef de file de l’USFP accède quand même à la demande des membres du bureau politique, nous assisterons à une confrontation interne au sujet de ce projet de loi, souligne Al Ahdath Al Maghribia. D’autant que le groupe parlementaire du parti, lui, a déjà annoncé la couleur. Il a pris la décision de ne pas soutenir ce texte au moment de son examen au Parlement, souligne le quotidien. 

Pourtant, rappelle le quotidien, le ministre de la Justice, Mohamed Benabdelkader, a bien demandé, il y a une semaine, le report de l'examen de ce projet de loi 22.20 sur l'utilisation des réseaux sociaux à la fin de la période actuelle d'urgence sanitaire. Une telle démarche, explique-t-il, «émane de notre souci de faire en sorte que la version définitive du projet soit en conformité avec les principes constitutionnels et qu'elle puisse consolider les acquis de notre pays en matière de droits de l'Homme».

Le quotidien rappelle également les positions de certains chefs de partis politiques relativement à ce projet de loi. Ceux de l’opposition, notamment Abdellatif Ouahbi du PAM, ont même menacé d’aller jusqu’au recours à la procédure de motion de censure si le gouvernement insiste pour présenter ce texte devant le Parlement.

Par Khalil Ibrahimi
Le 10/05/2020 à 21h00