Projet de loi 22.20 sur les appels au boycott: le RNI se démarque du gouvernement El Othmani

Une des affiches de la récente campagne d'appel au boycott contre Danone, les Eaux d'Oulmès et Afriquia.

Une des affiches de la récente campagne d'appel au boycott contre Danone, les Eaux d'Oulmès et Afriquia. . DR

Le projet de loi 22-20 sur l'utilisation des réseaux sociaux continue de faire des remous. La dernière réaction est signée par le Rassemblement national des indépendants (RNI) qui vient de demander au Chef du gouvernement d'assumer ses "responsabilités".

Le 01/05/2020 à 15h47

Lors de la réunion de son Bureau politique tenue jeudi soir, le RNI a appelé Saâd-Eddine El Othmani à "présenter et à publier intégralement la bonne version" du projet de loi controversé, l'invitant à assumer ses "responsabilités", selon une source autorisée interrogée par Le360.

Réuni à distance, sous la présidence d'Aziz Akhannouch, le Bureau politique a consacré l'essentiel de son agenda à la relance de l'économie après-Covid-19 ainsi qu'aux résultats des 1.400 contributions recueillies sur la plate-forme Maba3d-corona "Après coronavirus". Mais le sujet de l'heure était par excellence la polémique qu'a créée le projet de loi 22.20.

A cette occasion, le RNI a exprimé sa ferme opposition à "toute atteinte au droit d'opinion et d'expression, un droit", rappelle-t-il, "reconnu par la Constitution". Le parti de la Colombe s'est par ailleurs déclaré étonné par les "fuites" qui ont suivi la présentation de ce texte dont des dispositions stipulent que toute personne qui appelle au boycott des produits nationaux et autres est passible d'une peine de prison ferme allant de 6 mois à trois ans. Le texte punit aussi les fake news. 

Pour rappel, avec Danone et les Eaux d'Oulmès, Afriquia, groupe appartenant au président du RNI, a, il y a quelques mois, fait l'objet d'une vaste campagne d'appel au boycott. 

Les observations, réserves et autres radicales oppositions émises contre ce texte ont été confiées par le gouvernement El Othmani à une commission ministérielle dite technique, comprenant Mohamed Amakraz, ministre de l'Emploi, Mustapha Ramid, ministre d'Etat en charge des droits de l'Homme, et par ailleurs montré du doigt au sujet des fuites, le Secrétaire général du gouvernement Mohamed Hajoui.

Enfin, il faut rappeler qu'outre la société civile et les nombreux internautes et influenceurs des réseaux sociaux, plusieurs partis politiques ont dénoncé ce projet de loi, baptisé "loi bavette", lorsque d'autres observent le silence au motif qu'ils attendent la publication de la mouture intégrale de ce texte controversé, avant d’exprimer leur position.

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 01/05/2020 à 15h47