Fès: trois policiers accusés de torture et d'abus sexuel

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Revue de presseKiosque. L’affaire a éclaté au grand jour après une expertise médicale ordonnée par le parquet général sur un jeune homme violenté lors de sa garde à vue. Les accusés sont poursuivis en état de liberté. Pas pour longtemps.

Le 25/11/2015 à 08h37

L’affaire rappelle les années de plomb! “Akhbar Alyaoum” annonce dans sa Une du 25 novembre, le scandale de torture et abus sexuel qui secoue la police de Fès. Selon le quotidien, un jeune homme de 25 ans aurait subi, vendredi dernier, des actes de tortures graves de la part de trois agents de police au centre de détention du 4e arrondissement du quartier Bensouda.

Selon la version livrée par le quotidien, la victime était en garde à vue au commissariat après avoir été arrêtée en état d’ébriété. Tard dans la nuit – on ne sait pas quel était l’élément déclencheur –, deux inspecteurs de police et un membre de l’équipe des motards auraient infligé au jeune homme des actes de torture à l’aide d’une raclette avec, en prime, l’introduction d’un bâton dans ses parties intimes. Les supplices ont été tellement atroces que, vers cinq heures du matin, le détenu a fait l’objet d’une hémorragie grave. Et c’est ainsi que l’affaire a éclaté au grand jour.

Alerté par le policier de garde, le procureur du roi a ordonné le transfert de la victime vers l’hôpital Al Ghassani. Le médecin, constatant des traces de torture dans les parties intimes du détenu, est revenu vers le parquet général qui a ordonné une expertise médicale. Résultat, la victime aurait bel et bien subi des abus sexuels lors de sa garde à vue. Un constat appuyé par le témoignage de deux autres détenus.

Le plus surprenant, selon le journal, est que le juge d’instruction près le tribunal de Fès, Abdelaziz Zerrifi, a décidé de libérer les trois policiers et les poursuivre en état de liberté après paiement d’une caution de 5.000 dirhams.

Le quotidien affirme que la décision du juge d’instruction a suscité la colère du procureur du roi qui a interjeté appel devant la chambre criminelle de la cour d’appel, exigeant la poursuite des accusés en état de détention.

Par Ahmed Adoua
Le 25/11/2015 à 08h37