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Yamal ou Jamal?

Lamine Yamal. © Copyright : Le360
L’Espagne a fait un pari assez fou: celui de confier les clés de son compartiment offensif à un adolescent de 16 ans. Le Maroc aurait-il fait pareil? On ne le saura jamais.

Les Marocains ne connaissent pas Lamine Yamal, mais Lamine Jamal. Ils s’entêtent à appeler Jamal la star montante du foot espagnole et européen. Cet entêtement a des origines idéologiques et affectives à la fois. Yamal est Espagnol, alors que Jamal est Marocain.

L’entêtement est aussi une manière de regretter, encore et encore, que le prodige du Barça ait opté pour la sélection espagnole au lieu de la marocaine. C’est un regret, mais dans lequel il n’y a aucune trace d’amertume, ni de rancœur. Parce que personne ne peut s’empêcher d’imaginer l’avenir des Lions de l’Atlas avec un Lion qui s’appelle Yamal. Pardon, Jamal!

La finale de l’Euro a mis tout le monde d’accord. Espagne–Angleterre (2-1) est à ranger dans l’armoire des anthologies. On n’en avait que pour Yamal/Jamal. Une première mi-temps discrète, où le jeune prodige, qui venait de fêter ses 17 ans, n’arrivait pas à se défaire du double marquage de Shaw et Bellingham.

Puis une deuxième mi-temps qui ressemble à une nouvelle masterclass, après celle délivrée en demi-finale face à la France (2-1). Cette fois, pas de but à la clé, mais deux tentatives cadrées et une merveille de passe décisive pour Nico Williams. Le petit Lamine, on l’a compris depuis un moment déjà, a tout d’un grand.

Cet adolescent a tout, vraiment tout. Technique, puissance et intelligence tactique. Avec une énorme marge de croissance. En plus, il est posé, simple et ne semble pas se prendre la tête. Pour son âge, c’est un extra-terrestre.

Alors tant mieux pour la sélection espagnole, qui tient là un crack de calibre mondial. Mais, côté marocain, les regrets sont évidemment immenses.

Quand on aime le foot, on ne peut s’empêcher de fermer les yeux et d’imaginer une histoire alternative, différente: le jour où Lekjaa et Regragui, après de longues années d’observation (le garçon était suivi dès les minimes du Barça), ont mené une authentique campagne de charme pour tenter de faire de Yamal un Lion de l’Atlas. Cela n’a pas marché parce que, de l’autre côté, les Espagnols ont fait une promesse ferme et, en réalité, assez folle: celle de sélectionner le gamin avec les A et de le faire jouer tout de suite, sans tarder. Avec, déjà, la perspective de jouer (et finalement de gagner) l’Euro.

L’Espagne a fait un pari assez fou: celui de confier les clés de son compartiment offensif à un adolescent de 16 ans. Le Maroc aurait-il fait pareil? On ne le saura jamais.

En choisissant le Maroc, Yamal serait aujourd’hui en train de se préparer pour les J.O de Paris. Ou pas. Derrière le cas de ce jeune prodige, la vraie question est de savoir quand est-ce que le football marocain fera réellement confiance aux jeunes?

C’est une question qui fait mal. En plus de l’Académie Mohammed VI, le Maroc possède plusieurs centres de formation de qualité. La pépinière est là, le vivier est immense même si la qualité de la formation peut toujours s’améliorer.

Le problème n’est pas technique. Il est mental. A quelques exceptions près (cas du FUS, notamment), la plupart des clubs ne font confiance à leurs jeunes qu’à partir de 20 ans, voire plus, quand ils les considèrent encore en post-formation. Ils ne savent pas ce qu’ils ratent…

Que de talents perdus, égarés, entre 16-17 et 22-23 ans!

Par Footix marocain

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