Alors, depuis près d'une semaine, deux responsables administratifs burundais de la Commune de Kiremba, située à 130 km au sud de Bujumbura, sont incarcérés. La justice burundaise leur reproche d'avoir autorisé que l'attaquant vedette de l'Alléluia FC soit sérieusement malmené.
Cyriaque Nkezabahizi, l'administrateur et Michel Mutama, son adjoint en charge du sport, ont commis l'indélicatesse d'avoir recruté des réfugiés congolais dans leur équipe et de ne les avoir pas informés des règles strictes qui protègent le président des bousculades lors des matchs. En effet, aucun joueur n'est autorisé à s'approcher de Pierre Nkurunziza à moins de trois mètres. De plus, il faut laisser le président marquer le premier et son équipe doit devancer au score.
Ces règles étaient connues de toute l'équipe de Kiremba, à l'exception des deux nouvelles recrues qui risquent à tout moment d'être renvoyées dans leur Congo natal. Les témoignages recueillis par Le Monde affirment que Pierre Nkurunziza a été rudoyé durant tout le match, a reçu plusieurs tacles et est tombé à maintes reprises.
Un joueur du championnat raconte qu'une fois, lors d'un match contre l'Alléluia FC, l'arbitre les a avertis très tôt: "Il faut laisser le président marquer, sans quoi le match durera jusqu'à demain".