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Algérie: la corruption, moyen ultime pour battre la RS Berkane

Walid Sadi, président de la Fédération algérienne de football (FAF). © Copyright : DR
Un corrupteur pensera toujours que les autres le sont. Idem pour un voyou, ou un naïf. Le monde est ainsi fait. Il y aura toujours ceux qui pensent projets et développement, voir l’interview du président de la FRMF à la chaîne égyptienne OnTime Sports, et ceux dont les références ont été étalées au grand jour par un de leurs meilleurs commentateurs sportifs.

Avoir une politique sportive et politiser le sport ce n’est pas du tout la même chose. Cette confusion est probablement à l’origine de la déconfiture actuelle de la sélection et des clubs algériens de football au grand dam des supporters algériens qui accumulent les frustrations depuis trois ans. C’est bien dommage pour une jeunesse en manque de visibilité, manipulée à souhait par un régime frustré par ses échecs et incapable de trouver une solution, autre que répressive, au mouvement du Hirak, un mouvement pacifique dont l’objectif était de mettre fin à un système basé sur une économie de rente, de privilèges et de solidarités mafieuses.

Le football algérien était, jusqu’en 2021, sur une bonne dynamique, en 2014 l’équipe nationale algérienne avait atteint les 1/8ème de finale de la Coupe du Monde du Brésil. Ils ont été éliminés par l’Allemagne, futur vainqueur de la compétition, au cours des prolongations. En 2019, l’équipe nationale des Fennecs a remporté la Coupe d’Afrique des Nations en Egypte, et en 2021, la Coupe Arabe des Nations. Elle a même battu le record d’invincibilité d’une sélection africaine avec 35 matchs d’affilés sans défaite. Autant de résultats positifs acquis alors que M. Fouzi Lekjaa était président de la Fédération royale marocaine de football (FRMF) et membre du comité exécutif de la CAF depuis 2017.

Cela n’a pas empêché les médias algériens avides de complotismes et de victimisations de lui mettre sur le dos tous leurs échecs depuis 2021. Il est vrai que la chute a été brutale. Depuis que le président Tebboune a parié, lors d’une réception organisée en l’honneur des vainqueurs de la Coupe Arabe, que l’Algérie allait atteindre la demi-finale de la Coupe du Monde 2022, l’équipe nationale algérienne est tombée très bas. Elle a été éliminée des deux dernières CAN, dès la phase de groupes, par des équipes nationales sans grand palmarès historique, et de la Coupe du Monde 2022, à domicile. Une défaite qui a fait couler beaucoup d’encre. Son scénario a rajouté à son côté dramatique, but marqué à quelques secondes de la fin du match par une équipe du Cameroun, valeureuse et déterminée.  L’Algérie était pourtant favorite, elle avait battu son adversaire, à l’aller à Yaoundé.

Cette élimination a été attribuée à l’arbitre du match, M. Gassama, un des meilleurs arbitres africains, manipulé par M. Lekjaa et une rocambolesque histoire de complots avec Jamel Debbouze et Samuel Eto’o comme acteurs principaux. Il est vrai que Samuel Eto’o, en tant qu’ancien joueur de haut niveau et personnalité sportive avait été invité au «Marrakech du Rire» par Jamel. Un agent des services avec des neurones, mal connectées, en a déduit un possible complot contre la sélection algérienne. Déjà à l’époque, le régime algérien avait promis de réparer la soi-disant injustice en faisant appel au Tribunal Arbitral du Sport. Une démarche qui n’a servi qu’à régler des honoraires conséquents aux avocats en charge du dossier. Il y a eu ensuite la défaite, qu’ils ont considérée comme humiliante, face à la Mauritanie lors de la dernière CAN, attribuée également au Maroc. C’est difficile et inutile d’essayer de comprendre le lien, mais force est de constater que les médias algériens ressortent également cette défaite dans leur ressentiment, pour ne pas dire haine maladive, envers le président de la fédération marocaine.

Les amateurs de vidéos satyriques diffusées sur les réseaux sociaux se sont habitués à partager le contenu des émissions sportives des télés officielles ou dites «privées» du voisin algérien. Ils ne savaient pas que le niveau, déjà très bas, allait battre de nouveaux records de profondeurs. C’est pourtant ce qui s’est produit lors d’une émission sur la chaîne algérienne «El Heddaf» à laquelle participait l’ex international M. Ali Bencheikh, considéré jusqu’alors comme un des plus sages et des plus versés dans l’auto-critique des commentateurs sportifs du pays. Il faut croire que la pression des autorités pour imposer des contenus propagandistes et insultants envers le Maroc a atteint des sommets.  

Ainsi, commentant l’élimination de l’USM Alger, M. Ali Bencheikh, dans une intervention très protocolaire, a estimé qu’il fallait mettre fin à la situation, intenable pour les clubs algériens, obligés de renoncer à défendre leurs couleurs dès qu’un club marocain affiche la carte réelle du pays. Mais au lieu de préconiser aux responsables de sa fédération de se conformer aux règlements de la CAF, il a préconisé aux responsables politiques de son pays de s’impliquer en agissant concrètement auprès des différents dirigeants des autres fédérations du continent. Il a ainsi proposé: «pour obliger Berkane à changer de maillot, il faut récompenser les membres des fédérations qui vont accepter de faire pression sur la CAF» et pour être plus explicite il a rappelé qu’il y a «des valises spéciales conçues à cet effet». Et d’ajouter: «les gens aiment les cadeaux», avant de conclure que «l’appui dont bénéficie ceux qui gouvernent la CAF, allusion au Maroc, n’est pas dû au hasard».

C’est une accusation grave et significative du mode de gouvernance adopté par le pays voisin. Il y a un dicton, d’origine inconnu, qui dit: «On pense comme on est». Un corrupteur pensera toujours que les autres le sont. Idem pour un voyou, ou un naïf. Le monde est ainsi fait. Il y aura toujours ceux qui pensent projets et développement, voir l’interview du président de la FRMF à la chaîne égyptienne OnTime Sports, et ceux dont les références ont été étalées au grand jour par un de leurs meilleurs commentateurs sportifs.

Par Larbi Bargach

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