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Jeux olympiques: le Sudoku de Sektioui

Tarik Sektioui, sélectionneur des U23, et les Lions de l'Atlas Achraf Hakimi, Munir Mohamedi et Soufiane Rahimi (Photomontage) © Copyright : Le360
Le voile a enfin été levé sur la liste des 22 joueurs (18 inscrits et 4 réservistes) qui représenteront le Maroc lors du tournoi de football de Paris 2024. Et le moins que l'on puisse affirmer, c’est que le tandem constitué par Walid Regragui et Tarik Sektioui a eu du pain sur la planche. Décryptage.

Pour composer la liste des joueurs qui prendront part au tournoi de football des Jeux olympiques à Paris, Tarik Sektioui devait faire face à un vrai Sudoku, avec des éléments ou des chiffres connus à l'avance, et d'autres liés au bon vouloir des employeurs des joueurs.

Premier écueil, la spécificité des JO, qui ne font pas partie du calendrier FIFA. Depuis l'instauration du tournoi de football, cette dernière l’a toujours relégué au second plan, derrière la véritable poule aux oeufs d'or qu'est la Coupe du monde. La tendance s'est accentuée depuis la mise à mort de l'amateurisme marron qui avait permis aux ex-pays du bloc de l’Est de truster les titres entre 1952 et 1988. La mise en place d'une nouvelle organisation, avec l'ouverture du tournoi aux moins de 23 ans, en 1992, puis l'aménagement de cette règle, en 2000, avec la présence de 3 éléments plus âgés, n'a pas atténué cette impression.

La non-inclusion du tournoi de foot dans le calendrier FIFA oblige les Fédérations à négocier de gré à gré avec les clubs. La FRMF était prévenue depuis le titre remporté lors de la CAN U23, en juillet 2023. En plus, la libération des joueurs est obtenue à leurs risques et périls, puisqu'aucun dédommagement n'est prévu par la FIFA en cas de blessure durant la compétition. C'est la fédération locale, en l'occurrence la FRMF, qui devra s'acquitter d’un éventuel chèque.

Autre inconvénient, la liste ne compte que 18 joueurs, contrairement à celle du Mondial, pour lequel la FIFA autorise les sélections à inscrire 23 éléments, puis 26 depuis la crise de la Covid-19.

Sektioui connaissait tous les éléments de cette équation bien avant sa nomination en remplacement de Issam Charaï. Sa liste devait par conséquent intégrer des joueurs polyvalents capables de remplir plusieurs fonctions.

La liste que vient de dévoiler la FRMF sur ses réseaux sociaux répond-elle à ces paramètres? Le tandem que constitue Tarik Sektioui avec Walid Regragui a-il pu trouver les arguments pour obtenir tous les joueurs susceptibles de donner au Maroc une chance de passer au moins le 1er tour, avant de viser une médaille? On rappellera d'ailleurs qu'en 7 participations, les Lions de l'Atlas n'ont passé qu’une seule fois le cut du 1er tour, en 1972.

Avant de mettre en exergue les joueurs retenus, parlons des absents. Brahim Diaz a été le premier à jeter l'éponge après le veto du Real Madrid, club inflexible jusqu'au bout, même devant les demandes répétées du président français Emmanuel Macron concernant le cas Kylian Mbappé. Yassine Bounou a hésité lorsque la FRMF l’a sollicité pour renforcer l’équipe, avant de choisir de passer par la case repos pendant cet été. Son suppléant, Munir a été plus réceptif, aidé par son arrivée à la RSB. Enfin, Nayef Aguerd n’a pas non plus obtenu l'accord de West Ham qui espère le transférer bientôt, à moins que l'ex du FUS, de Dijon et de Rennes ne parvienne, au cours de cette période, à séduire son nouveau coach Julen Lopetegui.

Parmi les joueurs qui ont participé au processus qualificatif, Saibari, Riad, Begraoui et Ouazzani manquent aussi à l'appel. Le premier nommé n’a pas eu le feu vert du PSV Eindhoven, le défenseur récemment parti aux Queens Park Rangers n'a pas eu le choix après le refus du club anglais, alors que les deux attaquants ont également essuyé un Niet catégorique de la part de leurs nouveaux employeurs portugais.

Le verre est donc à moitié plein, puisque Tarik Sektioui et Walid Regragui ont réussi à obtenir le concours d’Achraf Hakimi qui apportera, aux côtés de Munir, son expérience et sa culture tactique. Elle ne sera pas de trop pour encadrer les jeunes Boukamir, El Ouafi et Nekkach.

Au milieu, l'ossature impliquée pendant le cycle de Charaï, et qui s'est fait les dents à l'échelon supérieur, sera de la fête. Nul ne peut ignorer la valeur des Khannouss, Azzouzi, Bouchouari, Richardson et Kechta. Enfin, devant, l'explosivité et le sens du dribble d’Ezzalzouli, Ben Seghir et Akhomach sera très utile pour créer les brèches que pourraient exploiter Soufiane Rahimi et la révélation de la Botola, Mehdi Maouhoub.

Il faudra que tous ces joueurs soient au zénith de leur forme pour répondre à trois sortes de défis: technique face à une Argentine forte de ses tauliers Rulli, Otamendi et Alvarez; physique face à l'Ukraine et mental contre l'Irak. Ce sera la condition sine qua non pour espérer accéder aux quarts de finale puis, pourquoi pas, viser la gloire olympique.

Par Amine Birouk - Rédacteur en chef de Radio Mars

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