Coupe de la Ligue: Chelsea-Liverpool, avec Pochettino et Klopp au centre

Une marée rouge et bleu s'apprête à colorer l'emblématique stade du nord de Londres pour un classique du football anglais entre deux monuments aux trajectoires et à l'histoire récente bien différentes.

Liverpool touche du doigt un premier trophée cette saison, et peut-être pas le dernier: l'actuel leader de Premier League rêve d'offrir à Klopp un fantastique quadruplé avec la Coupe d'Angleterre et la Ligue Europa en guise de feu d'artifice final, après neuf ans au club.

"C'est un match spécial. Les matches spéciaux réclament des performances spéciales donc on doit se concentrer là-dessus", a résumé son adjoint Pep Lijnders.

Le capitaine Virgil van Dijk fixe le même cap: "la fin de saison offrira probablement beaucoup d'émotions, y compris pour l'entraîneur, mais nous n'y sommes pas encore".

Salah incertain 
Depuis l'annonce surprise de Klopp, ses Reds ont poursuivi leur marche en avant avec cinq victoires et 21 buts inscrits en six matches, malgré un torrent de blessures.

Dimanche, il lui manquera encore Alisson Becker, Trent Alexander-Arnold, Joel Matip, Curtis Jones et Diogo Jota, a minima. L'incertitude reste forte concernant Dominik Szoboszlai, Darwin Nunez et Mohamed Salah, absents mercredi contre Luton (4-1).

Face aux "Hatters", Klopp a titularisé Harvey Elliott, Conor Bradley et Jarell Quansah, pas plus de 21 ans, et fait entrer trois joueurs de 19 ans ou moins, à savoir James McConnell, Bobby Clark et Jayden Danns.

"Je crois que vous sous-estimez notre équipe et ses personnalités", a glissé Lijnders aux journalistes. "Beaucoup de ces garçons n'ont encore rien gagné avec Liverpool, alors bien sûr, ils donnent tout ce qu'ils ont, même si le manager a dit qu'il partait".

Chelsea aussi s'est rajeuni, mais de manière volontaire et spectaculaire, sur le long terme, sous la coupe du co-propriétaire américain Todd Boehly qui a injecté, depuis le départ de Roman Abramovich en 2022, plus d'un milliard de livres sterling dans les transferts.

La stratégie a fait pschitt, jusqu'à présent. Après une première saison ratée, sans qualification européenne, Pochettino a été nommé pour relancer un géant endormi, dont le dernier trophée national date de 2018 (Coupe d'Angleterre).

Las, les "Blues" pointent à la 10e place de la Premier League après 25 journées, à douze points de Tottenham, dont l'actuelle cinquième place donne accès à la Ligue Europa en fin de saison.

Le souvenir de 2022
La Coupe de la Ligue, qualificative pour les barrages de Ligue Europa Conférence, offre "une chance en plus d'accrocher l'Europe", relève Axel Disasi. "Pour ma première saison, c'est beau d'avoir l'opportunité de faire une première finale, surtout dans ce stade mythique qu'est Wembley", disait à l'AFP le défenseur français après la qualification.

Ancien manager de Tottenham (2014–2019), Pochettino rêve aussi d'un premier trophée en Angleterre, après s'être incliné en finale de Coupe de la Ligue contre Chelsea, en 2015, et en finale de Ligue des champions en 2019 contre le Liverpool de Klopp.

Mais l'Argentin assure voir plus loin que dimanche. Soulever la coupe importe moins que d'établir des fondements de jeu solides pour l'avenir et inoculer le virus de la "compétitivité" à ses jeunes joueurs.

"Certains supporters diront que tu n'es pas bon si tu ne gagnes pas. Pour moi, ce n'est pas la manière de juger un staff", déclare-t-il.

D'ailleurs, ajoute-t-il, "Klopp était bon avant d'arriver à Liverpool", en octobre 2015. Mais il n'a rien gagné pendant "trois ou quatre ans". "Maintenant, il a remporté la Ligue des champions et la Premier League".

L'Allemand a empoché trois trophées majeurs en Angleterre et trois en Europe. Les derniers, c'était en 2022 dans les deux coupes nationales, après des finales indécises (0-0) à Wembley conclues aux tirs au but, contre Chelsea.