Quand on est las de l’état actuel des choses ; ou quand on est mécontent du rôle qu’on fait, on se réconcilie: ce principe passe pour établi dans toutes les sortes de relations, y compris les relations au sein d’un club comme le Raja.
Pour ce faire, on se réunit, on décharge sa conscience, on lâche le paquet. «Vous avez manoeuvré pour me renverser en répandant que les joueurs sont mécontents. Vous avez tenté de les monter contre moi» a tonné Hasbane, hier, face à Fakhir. Et l'entraîneur de rétorquer: «Votre communication était mauvaise et vous avez démontré peu de soin pour aplanir des différends qui causaient de justes alarmes aux sein du club.» Des échanges qui démontrent que les rapports entre les deux hommes n'avaient pas été empreints d’une réelle cordialité.
Fini les récriminations, les grognes et les griefs. Saïd Hasbane et M’hamed Fakher ont décidé, le 27 mars, d’enterrer la hache de guerre, de reprendre la situation par ses fondements et la bâtir sur l’humilité et les bons procédés. Mieux: ils ont scellé un pacte. Plongé dans des embarras financiers sans précédent, le club vert a décidé de resserrer ses rangs pour la fin de la saison actuelle.
En présence des vétérans du club, dont Fathi Jamal, les deux parties se sont mises d’accord pour marcher de pair, bannir les rancunes personnelles, n’avoir en vue que de soutenir le parcours du club dans la Botola, appuyer ses intérêts, compromis par les luttes intestines et la crise économique. Chacun y est allé de ses promesses. Hassbane d’abord: verser les salaires, soutenir l’entraîneur et entretenir avec lui des rapports d’estime, s’occuper des problèmes financiers. Pis, Fakhir: s’abstenir soigneusement de toute déclaration, de toute démarche qui peut ressembler à une hargne.
Cette réconciliation survient alors que la raréfaction des liquidités fait rage au sein du club vert. Pour rappel, les joueurs du club avaient fait grève pour protester contre le non-versement de leurs primes et salaires, ce qui a poussé l'entraîneur à démissionner avant de revenir sur sa décision. Cependant, le RCA juge la situation avec lucidité pour ne pas savoir que les dissensions sont un plus terrible fléau que la pénurie de l’argent. Le club répugne d’attribuer aux considérations matérielles le triste honneur d’avoir été la cause principale de la rupture de l’entente dans son sein.