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Chine et fièvre acheteuse du foot: stop ou encore ?

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Carlos Tevez payé 38 millions d'euros, Oscar acheté 60... Dispendieuse sur le marché des transferts ces dernières semaines, la Chine entend désormais limiter les sommes astronomiques dépensées par ses clubs pour attirer les joueurs étrangers. Les supporters chinois applaudissent mais les analystes restent prudents.

L'annonce a été faite jeudi par l'administration générale des sports chinoise: l'institution va freiner les "investissements irrationnels" des équipes et "limiter de façon raisonnable".

Bravo ont répondu sur les réseaux sociaux les fans de foot chinois qui désapprouvent les sommes folles investies. "La concurrence irrationnelle sur le marché du football a un effet pervers: des salaires de plus en plus élevés pour les footballeurs étrangers (...) et un milieu du football qui se détériore", commente ainsi un utilisateur de la plateforme de microblog Weibo, représentatif de la tendance générale.

"L'économie de marché, ça ne veut pas dire que vous pouvez faire tout ce que vous voulez. L'intervention du gouvernement est indispensable." Soit. Mais les experts sont dubitatifs. "C'est dur de prédire ce qui va se passer. La Chine est un énorme bateau. Une fois que quelque chose d'aussi important (les dépenses dans le foot) est lancé, c'est difficile de l'arrêter", note Mark Dreyer, du média China Sports Insider. D'autant que l'administration chinoise des sports n'a pas précisé les "limites" qu'elle entendait fixer aux salaires et transferts. Mais pour les analystes, le gouvernement devait agir et taper du poing sur la table face à une "bulle" grandissante.

"Quand vous regardez les montants, ils sont clairement insensés. Ce n'est pas durable du point de vue commercial et ça n'aide pas le football chinois", acquiesce ainsi Mark Dreyer.

Selon l'agent de Cristiano Ronaldo, le tout puissant Jorge Mendes, le Ballon d'or 2016 a même refusé une offre de transfert de 300 millions d'euros venue de Chine... Pour éviter des banqueroutes en cascade si la bulle venait à exploser, les équipes insolvables pourraient être bannies du championnat par l'administration chinoise des sports.

Et les clubs trop dépensiers pourraient être sanctionnés d'une taxe alimentant des programmes de formation des jeunes. Car c'est une autre partie du problème: en enrôlant des étrangers, les joueurs chinois ont, selon certains observateurs, moins de chances de jouer et de progresser. Sur les réseaux sociaux, plusieurs fans estiment ainsi que les millions d'euros déboursés pour les transferts et les salaires seraient bien mieux dépensés pour former des joueurs du pays.

On est encore loin du voeu pieu du président chinois Xi Jinping: la Chine doit accueillir puis gagner un jour la Coupe du monde... C'est cette volonté étatique qui a d'ailleurs contribué à stimuler cette fièvre acheteuse, les propriétaires de clubs cherchant à s'attirer les bonnes grâces du pouvoir. Pour l'heure, l'équipe nationale occupe seulement la 82e place au classement de la Fifa, coincée entre les timbres poste du foot mondial, le Cap Vert et les îles Féroé.

Cameron Wilson, fondateur de Wild East Football, un site internet dédié au ballon rond chinois, note cependant que les arrivées de joueurs étrangers ont apporté une visibilité inédite au football en Chine. "Cela ne serait jamais arrivé sans les gros transferts", souligne-t-il.

"Je ne pense pas que les dépenses seront radicalement réduites avec ces nouvelles règles. Mais vous ne pouvez jamais rien exclure en Chine." 

Par Le360 (avec AFP)

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