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Euro: David Alaba, l'expérience du Bayern au service de l'Autriche

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Du Bayern Munich au Real Madrid en passant par l'Autriche... David Alaba, comparé un jour au légendaire Franz Beckenbauer par le patron du club bavarois Karl-Heinz Rummenigge, sera l'atout maître de la sélection autrichienne à l'Euro (11 juin-11 juillet).

Pur produit de la formation du Bayern, où il est arrivé à l'âge de 16 ans de l'Austria de Vienne, Alaba a décidé à 28 ans de s'offrir un nouveau challenge en signant à Madrid, après avoir tout gagné avec le club bavarois dont il fut l'une des icônes de la décennie dorée qui s'achève: deux Ligues des champions (2013, 2020), dix Bundesliga, six coupes d'Allemagne, plus quelques autres trophées annexes.

Chez le "Rekordmeister", ce talent brut né dans la capitale autrichienne a d'abord évolué pendant des années comme défenseur latéral, complice sur le flanc gauche de Franck Ribéry, qu'il a aidé à martyriser toutes les défenses d'Europe.

Sa polyvalence lui donnait déjà une aura particulière, qui avait impressionné Pep Guardiola, entraîneur en Bavière de 2013 à 2016: "Il peut jouer partout, il est rapide, bon dans la relance et toujours concentré à 100%. Il peut sans aucun doute devenir l'un des meilleurs arrières centraux du monde", avait prédit le Catalan, qui l'avait déjà testé à ce poste.

"Une sorte de Beckenbauer" 

En 2020, Hansi Flick l'a définitivement positionné en charnière centrale et, malgré sa taille relativement modeste pour le poste (1,80 m), Alaba a donné raison à Guardiola: son sens du placement, sa rigueur dans les duels, la qualité de son jeu de tête n'ont d'égaux que ses qualités de leader, désormais assumées et appréciées par le groupe.

"Je suis infiniment reconnaissant à Flick", a d'ailleurs assuré Alaba après l'annonce de son départ vers Madrid. "Grâce à lui j'ai pris une nouveau rôle depuis deux ans, en termes de responsabilités et de leadership sur le terrain et en dehors. Sous sa direction je me suis développé sportivement et humainement."

Cette nouvelle dimension sera précieuse en équipe d'Autriche, où Alaba (80 sélections, 14 buts) était déjà un patron, rayonnant généralement depuis le milieu de terrain, chef d'orchestre et garant de l'équilibre de l'équipe tout à la fois. L'objectif sera de s'extirper du groupe C, où les Autrichiens affronteront la modeste Macédoine du Nord, puis les Pays-Bas et l'Ukraine.

"David Alaba est pour moi une sorte de Beckenbauer noir", s'était exclamé Rummenigge lors de la victoire en Ligue des champions 2020, en référence au "Kaiser Franz", le plus grand joueur de l'histoire du football allemand. Même si l'allusion à la couleur de peau n'est aujourd'hui plus politiquement correcte, jamais le double Ballon d'Or 1980-1981 n'avait fait un tel compliment à l'un de ses joueurs.

"Confronté au racisme" 

"Il est le premier joueur qui joue à ce niveau depuis Franz, qui prend en main ce sceptre" de leader depuis les lignes arrières, a dit de lui Rummenigge, qui s'apprête à quitter fin juin son fauteuil de patron du Bayern. "Sa personnalité s'est épanouie. Et en ces temps de +Black Lives Matter+, il a aussi la chance de pouvoir jouer un rôle particulier".

Fils du musicien nigérian George Alaba et d'une mère philippine, Alaba avait en effet été parmi les premiers à s'exprimer publiquement après le décès en mai 2020 de George Floyd, l'Afro-américain tué par un policier aux Etats-Unis, dont la mort tragique a provoqué des manifestations monstres.

"J'ai été confronté au racisme constamment dans ma vie, dans ma jeunesse, dans mon enfance, aujourd'hui encore", avait-il alors témoigné: "La question du racisme est malheureusement omniprésente dans ma vie".

Même si son statut de star le protège aujourd'hui, Alaba souffre toujours de voir ses proches victimes de la discrimination: "Quand j'entends ce qu'ils me racontent, je me dis parfois: +Est-ce que rien n'a donc changé?+. Voir mes frères et sœurs noirs souffrir autant me rend triste et me brise le cœur", déplorait-il dans une interview à l'été 2020.

Par Le360 (avec AFP)

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