Filinfo

Foot

Quels que soient les enjeux, un clasico est un clasico

Clasico Barça-Real. © Copyright : DR
Cette année ne déroge pas à la règle et même si la Liga a perdu un peu de son prestige, supplantée depuis quelques saisons par la Premier League anglaise, un classico est un classico.

Après la finale de la Coupe du Monde et la finale de la Ligue des Champions, le match le plus attendu et le plus médiatisé du football international c’est le clasico, le match qui oppose le Real Madrid au FC Barcelone. Et même si ce match est programmé plusieurs fois au cours d’une saison, au minimum deux fois en Liga, il garde le même attrait et dégage la même ferveur auprès du public non seulement en Espagne mais dans le monde entier. Cet engouement est tellement important que les travées des deux stades, où se déroulent les matchs, sont occupées par des touristes de passages au détriment des «socios» souvent tentés de revendre leurs billets à des prix très avantageux.

Cette année ne déroge pas à la règle et même si la Liga a perdu un peu de son prestige, supplantée depuis quelques saisons par la Premier League anglaise, un classico est un classico.

Plusieurs enjeux se télescopent chaque année à la veille de ce match. Un enjeu politique: Madrid est la capitale de l’Espagne, Barcelone celle de la région la plus riche du pays, la Catalogne. Un enjeu historique: Barcelone est considérée comme une ville en mouvement, c’est un port avec des flux d’arrivées et de départs qui ont fini par façonner la cité, tandis que Madrid est une ville de notables et de traditions. Mais l’enjeu le plus important reste l’enjeu sportif. Si l’on se réfère à cette saison, le Barça a une revanche à prendre. Au match aller en Liga, il s’était incliné à domicile par deux buts à un et en Super Coupe d’Espagne ils a été battu 4-1 à Al Awwal Stadium en Arabie saoudite. Auparavant, le Real s’est incliné 3-0 en match amical lors d’une tournée de préparation aux Etats-Unis.

Le prochain match qui va opposer les deux équipes est prévu ce dimanche au Bernabeu à Madrid. C’est un match comptant pour la Liga qui peut éventuellement relancer la course au titre. Le Real dispose d’un avantage non négligeable avec 8 points d’avance au compteur, mais une défaite, de surcroit à domicile, réduirait la distance à 5 points et installerait un doute chez les joueurs et le staff madrilènes. On en est loin, le Barça est meurtri par une cruelle élimination à domicile en Ligue des Champions face au PSG, tandis que son club rival s’est qualifié en demi-finale au terme d’un match héroïque face à la plus belle équipe d’Europe, Manchester City. Mais un clasico reste un clasico et Xavi, l’entraîneur du Barça, n’aura pas à faire de longs discours pour remotiver ses joueurs, la motivation leur viendra naturellement.

Quel que soit le résultat, il y a plusieurs enseignements à tirer de cette confrontation qui monopolise les regards et les médias du monde entier en cette fin de weekend. Le premier enseignement est d’ordre festif. Un jour de clasico n’est pas un jour comme un autre, les associations de supporters de Madrid ou de Barcelone du monde entier vont se mobiliser pour voir ensemble le match, sur le terrain pour les privilégiés d’entre eux, dans des, hôtels, restaurants, cafés ou locaux privés pour ceux qui vivent loin du stade. L’idée étant de faire de ce match un moment joyeux destiné à renforcer leur amitié autour du club qu’ils chérissent.  Les médias recrutent les meilleurs commentateurs et les experts les plus respectés pour accompagner et commenter le match. Un deuxième enseignement est d’ordre économique. C’est l’occasion pour chaque supporter de s’offrir une tenue de son club préféré pour l’arborer fièrement pendant le match. Les ventes explosent dans les boutiques dédiées les jours de matchs. C’est aussi l’occasion de déplacements en groupes et de tourisme.

Le clasico est aussi un événement inspirant. D’autres pays ont copié le principe pour l’adopter. En France on parle de clasico pour le match qui oppose l’Olympique de Marseille au Paris Saint Germain. La copie est loin d’être parfaite, les violences qui ont opposé les supporters, ou plutôt les Ultras des deux clubs, ont entaché le concept. Il faut dire que la France n’est pas un pays de football mais plutôt de rugby. C’est le résultat qui unit les supporters de football français, pas la fête qui va avec. Seules des villes comme Saint-Etienne, Lens ou Marseille vibrent vraiment pour le foot.

Le concept de clasico a été repris par les Anglais également avec les matchs entre Liverpool et Manchester United. La baisse de niveau de l’équipe mancunienne a changé la donne. Il faut dire que les Anglais ont d’autres traditions locales très ancrées et liées à leurs quartiers et leurs folklores.

Au Maroc aussi, ce concept a existé et existe encore. Il aurait pu générer un engouement d’un tout autre niveau. Il concerne les matchs opposant l’AS FAR au Wydad ou l’AS FAR au Raja, une opposition entre le club de la capitale du Royaume à celui de sa capitale économique. Ce n’est malheureusement pas le cas. Depuis quelques années déjà les confrontations entre clubs, de bon niveau technique se jouent sur le terrain avec fairplay mais dans un esprit de combat de rue pour les ultras. Une violence qui a souvent obligé la fédération à sévir et suspendre les déplacements de supporters. Il faut dire aussi qu’au Maroc, c’est le derby Wydad-Raja qui enflamme les foules, il faudrait non seulement qu’il garde son côté bon enfant avec des compétitions sur le meilleur tifo, mais que son esprit se propage sur les autres matchs de la Botola. Ce n’est après tout qu’un match de football.

Par Larbi Bargach

Tags /


à lire aussi /


Commenter cet article
Oups ! il semble que votre name soit incorrect
Oups ! il semble que votre e-mail soit incorrect
Oups ! il semble que votre commentaire est vide

Oups ! Erreur de valider votre commentaire

Votre commentaire est en attente de modération

Filinfo

Retrouvez-nous