Filinfo

Foot

Foot: Yamal, Endrick, Mainoo... Quand la jeunesse prend le pouvoir

Lamine Yamal (gauche), Endrick (centre), Kobbie Mainoo (droite), les nouveaux visages du football mondial. © Copyright : DR
De Lamine Yamal, taulier de l'Espagne à 16 ans, à Endrick, buteur et sauveur du Brésil à 17 ans, en passant par Kobbie Mainoo, éblouissant avec l'Angleterre à 18 ans, la tendance est là: la jeunesse s'installe sans complexe au plus haut du football mondial.

Lors des récents matches préparatoires à l'Euro-2024, cette bande de joueurs à peine majeurs, auxquels on peut ajouter le Français Warren Zaïre-Emery (18 ans) et le défenseur du Barça Pau Cubarsi (17 ans), a impressionné en se hissant très rapidement au niveau international.

Cette précocité, plutôt rare il y a encore quelques années, est en train de se généraliser, avec les risques que cela peut comporter pour des garçons tout juste sortis de l'enfance.

L'Espagnol Bojan Krkic en a fait les frais en son temps, lui qui était annoncé comme le nouveau Messi au moment de ses débuts en professionnel à 16 ans, en 2007 avec le Barça.

"Tout est allé trop vite, j'en suis venu à saturer mentalement... Commencer les matches, marquer des buts, avoir un rôle en équipe première, attirer l'attention de la sélection... On attendait trop de moi et je n'étais qu'un enfant", a expliqué l'ancien ailier à El Mundo cette semaine.

Victime de crises d'angoisse alors que d'aucuns lui prédisaient une carrière exceptionnelle, Bojan a vu sa progression freinée et a fini par prendre sa retraite à 31 ans.

"Equilibre" 
Un exemple parmi d'autres qui charrie son lot d'interrogations sur ces phénomènes: comment gérer leur évolution physique? Comment les accompagner mentalement, lorsque tout s'accélère ?

"A cet âge, le joueur doit avoir un suivi psychologique, pour acquérir des connaissances qui l'aident à faire face à la pression, au stress, aux exigences élevées", explique à l'AFP José Pedrosa Galán, footballeur professionnel et psychologue du sport.

"Il doit avoir un équilibre entre sa vie sportive et personnelle, la famille joue un rôle clé, les parents doivent lui maintenir les pieds sur terre et lui fournir un environnement stable, normal", énumère-t-il.

Ces conditions, le FC Barcelone tente de les réunir pour ses jeunes pousses. Mais contraint par les restrictions financières dont il fait l'objet, le club catalan n'a eu d'autre choix que de s'appuyer sur la Masia ces dernières saisons, pour garnir son effectif.

Et Xavi, l'entraîneur des Catalans, ne s'y trompe pas en faisant confiance à Lamine Yamal et Pau Cubarsi cette saison, des joueurs qui peuvent selon lui "écrire un chapitre de l'histoire du club, et même du monde du football".

La saison prochaine, ils trouveront face à eux le crack brésilien Endrick, déjà considéré comme le nouveau Vinicius au Real Madrid, qu'il rejoindra cet été.

Mais gare au retour de flammes qui pourrait brûler les ailes de ces prodiges, comme cela a pu arriver justement à Barcelone où une génération dorée semblait émerger autour de l'attaquant Ansu Fati et des milieux Pedri et Gavi, jusqu'à ce que les aléas s'en mêlent.

Rythme infernal 
Le premier, promis à un avenir radieux dès ses premières apparitions en pro à 16 ans, a hérité du N.10 laissé libre après le départ de Lionel Messi. Mais les blessures à répétition l'ont rapidement fait rentrer dans le rang. Désormais âgé de 21 ans et prêté à Brighton cette saison, son bilan est maigre avec seulement quatre buts inscrits.

Né lui aussi en 2002, Pedri a connu un début de carrière au rythme infernal, sollicité sans arrêt en club et, très rapidement, en sélection. Le milieu, à l'abattage impressionnant, a enchaîné les titularisations avec un été 2021 marqué par un parcours jusqu'en finale de l'Euro et les Jeux olympiques.

Depuis, les problèmes musculaires se multiplient pour le joueur passé par Las Palmas, sorti en larmes contre l'Athletic Bilbao début mars, de nouveau touché.

Et le scénario s'est répété pour son jeune compère de l'entrejeu, Gavi (19 ans), lui aussi devenu indispensable à toute vitesse au Barça et avec la Roja, jusqu'à une terrible blessure au ligament croisé du genou droit en novembre.

Alors que se profile un été chargé avec l'Euro et les JO de Paris, les difficultés connues par les jeunes Barcelonais pourraient servir de leçon aux clubs s'appuyant sur leur jeunesse.

"Il faut développer un travail de soutien, d'orientation et de gestion émotionnelle pour que le footballeur se crée une identité qui ne soit pas uniquement liée à son parcours sportif", préconise Galán.

Par Le360 (avec AFP)

Tags /


à lire aussi /

Marocains du monde Abdessamad Ezzalzouli
Foot Paris Saint-Germain-FC Barcelone
Foot Paris 2024

Commenter cet article
Oups ! il semble que votre name soit incorrect
Oups ! il semble que votre e-mail soit incorrect
Oups ! il semble que votre commentaire est vide

Oups ! Erreur de valider votre commentaire

Votre commentaire est en attente de modération

Filinfo

Retrouvez-nous