Groupe du Maroc: le duel Croatie-Belgique commenté par les sélectionneurs des deux pays

Le favori, c'est l'autre
Zlatko Dalic (sélectionneur de la Croatie): La Belgique est "la deuxième meilleure équipe du monde, pendant des années ils ont été premiers au classement Fifa. Nous n'espérions pas que ce match serait décisif. Nous savons qu'il sera difficile, avec des adversaires robustes, il ne faut pas se laisser avoir par leurs sous-performances des deux premiers matchs (victoire 1-0 face au Canada et défaite 2-0 face au Maroc, NDLR). Ce match sera un combat intéressant, à nous de bien le préparer."

Roberto Martinez (sélectionneur de la Belgique): "La Croatie s'est illustrée de nombreuses fois. J'ai été impressionné par le match contre la France en Ligue des Nations à l'extérieur (victoire 1-0 en juin dernier, NDLR). C'était une prestation de grande qualité, une équipe qui veut garder le ballon et montre beaucoup de solidité également. (Dejan) Lovren est revenu (en défense centrale, NDLR), ce qui leur donne une autre dimension. C'est une équipe très combative, qui montre beaucoup d'intensité dans les matches importants."

Le retour de Lukaku, arme aérienne
Roberto Martinez: "C'était difficile sans lui (absent contre le Canada et entré à dix minutes de la fin contre le Maroc en raison d'une blessure à la cuisse début novembre, NDLR). Il a beaucoup d'influence sur l'équipe, surtout pour finir les actions dans le dernier tiers. Même quand il n'est pas à 100%, il est efficace. C'est un joueur qui a marqué l'histoire de la Belgique et c'est un leader, qui joue bien dans les grands matches. C'est maintenant la dernière rencontre de cette phase de poules et nous allons voir son influence sur l'équipe."

Zlatko Dalic: "Nous nous attendons à ce que Lukaku fasse partie du onze de départ. Cela change évidemment leur animation (...), nous savons que Lukaku est un très bon joueur aérien, notamment dans les duels, et ce sera à nous de l'arrêter dans son jeu aérien. Nous savons qu'il n'a pas disputé beaucoup de matches ces derniers mois."

Dernier clap pour la "génération dorée" belge ?
Zlatko Dalic: "Nous nous concentrons sur leurs qualités et les matches que nous les savons capables de disputer. Nous savons que les joueurs belges ne peuvent pas, du jour au lendemain, ne plus savoir jouer au football."

Timothy Castagne (arrière droit de la Belgique): "La troisième place (au Mondial-2018) a sans doute placé de la pression sur nos épaules. On est arrivé ici avec quelque chose à perdre. Durant les deux premiers matches, on jouait pour ne pas perdre et non pas pour essayer de gagner. On doit jouer sans réfléchir à ce qui pourrait se passer si on perd. (Quel est le niveau actuel des Belges ?) Sur 10, je dirais qu'on est à 6 ou 7."

Roberto Martinez: "Il y a aussi beaucoup d'attentes sur nos joueurs: la Belgique ne doit pas seulement gagner, mais gagner avec la manière. Contre le Maroc, nous avons pour la première fois perdu un match par deux buts d'écart en Coupe du monde, c'est aussi une occasion de réagir et de commencer à profiter de la Coupe du monde. J'ai toujours pensé que ce format ne vous permettait d'atteindre votre niveau qu'après les premiers matches, aucune équipe n'est complètement prête dès le départ, complètement synchronisée. C'est un processus: nous devons atteindre notre meilleur niveau pour essayer de gagner le match et passer. C'est une génération dorée et cela va laisser un impact pendant les vingt prochaines années (...) Elle n'a pas gagné de tournoi majeur, c'est vrai, mais l'héritage qu'elle laisse va plus loin que ça."