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JO 2016: la Russie a triché, sa présence à Rio désormais incertaine

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Système d'escamotage d'échantillons positifs et dopage d'Etat: la Russie a triché sur toute la ligne depuis des années, pas seulement en athlétisme, et pas seulement à l'occasion des jeux de Sotchi-2014, selon les conclusions du rapport McLaren qui placent le pays en grande difficulté à trois semaines des JO de Rio.

Le rapport McLaren montre "une atteinte choquante et sans précédent à l'intégrité des sports et des JO", a aussitôt réagi Thomas Bach, le président du Comité international olympique (CIO), dont la Commission exécutive tiendra mardi une conférence téléphonique à ce sujet.

"Des mesures provisoires et des sanctions pourraient être prises à cette occasion, dans la perspective des jeux Olympiques de Rio", précise ce communiqué.

Les appels à une exclusion totale de la Russie des JO de Rio (5-21 août) se multipliaient déjà lundi, quelques minutes à peine après la publication des conclusions du rapport McLaren. A l'image d'une pétition des agences nationales antidopage américaine et canadienne qui avait émergé dès samedi.

L'Agence mondiale antidopage a elle clairement appelé à l'exclusion de la Russie de tous les événements internationaux, y compris les JO-2016, et ce "tant que (la Russie) n'aura pas réalisé un changement de culture", selon les termes de Ben Nichols, le porte-parole de l'AMA.

Le juriste canadien Richard McLaren, à la tête de la commission indépendante mandatée par l'Agence mondiale antidopage (AMA), s'est lui refusé à toute recommandation à destination du CIO ou des fédérations internationales.

Pourtant, les mots de son rapport sont forts: le ministère des sports russe a "contrôlé, dirigé et supervisé les manipulations, avec l'aide active des services secrets russes".

Les termes employés marquent une étape supplémentaire dans les accusations qui touchent la Russie sportive.

Jusqu'à présent, on parlait bien volontiers de dopage organisé, principalement en athlétisme: un premier rapport indépendant de l'Agence mondiale antidopage (AMA) avait d'ailleurs abouti à la suspension de l'Araf (la fédération russe) et à son exclusion des jeux Olympiques de Rio (5-21 août), depuis novembre.

Désormais, ce sont tous les sports du pays qui sont montrés du doigt, et toute la structure de gouvernance des sports qui est affectée, selon le document d'une centaine de pages rendu public lundi.

"La surprise de cette enquête a été la révélation de l'ampleur de la supervision par l'Etat et du contrôle de l'Etat sur le laboratoire de Moscou dans les manipulations et l'escamotage des échantillons d'urine des sportifs russes de pratiquement tous les sports, avant et après les JO de Sotchi", est-il écrit dans le rapport.

Selon ce texte, le ministre des sports Vitali Moutko contrôlait ces opérations avec l'assistance des services secrets russes. Cette méthode d'escamotage des échantillons aurait été instaurée en 2011 par la Russie et aurait duré jusqu'en août 2015 au bénéfice d'athlètes russes de nombreux sports olympiques d'été et d'hiver.

Pour rappel, depuis 2011, la Russie a notamment organisé sur son sol les Mondiaux d'athlétisme (Moscou-2013), les Mondiaux de natation (Kazan-2015) et les Mondiaux d'escrime (Kazan-2014, Moscou-2015).

Selon le rapport, ces pratiques ont été mises en oeuvre à la suite des résultats catastrophiques enregistrés par les Russes aux JO de Vancouver (Canada) en 2010.

"Le personnel du laboratoire de Moscou n'avait pas le choix quant à son implication dans ce système (...) qui permettait aux athlètes russes de participer à des compétitions malgré l'utilisation de produits dopants", peut-on lire dans les conclusions du rapport.

Plus que Moutko lui-même, c'est son adjoint, Youri Nagornykh, qui détenait le rôle clé, selon le rapport McLaren.

Cet adjoint, "également membre du Comité olympique russe, avait été nommé en 2010, sur décret du Premier ministre de l'époque, Vladimir Poutine", rappelle le texte.

"Ce qui émerge c'est un système simple mais efficace, sous le contrôle du ministre des Sports adjoint, visant à contraindre le laboratoire antidopage à signaler tout échantillon positif comme négatif. Et l'échantillon positif disparaîssait !".

Le rapport donne ainsi en exemple les Mondiaux d'athlétisme en 2013, à la fin desquels "le laboratoire (de Moscou) a mis de côté des échantillons positifs qui devaient être échangés en enlevant les bouchons et en remplaçant l'urine +sale+ avant que les échantillons +propres+ ne soient envoyés à un autre laboratoire sur instruction de l'IAAF".

Par Le360 (avec AFP)

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