Vidéo. Athlétisme: Ilias Fifa, l'incroyable destin d'un clandestin marocain devenu champion d'Europe

Les championnats d’Europe 2016 d’athlétisme à Amsterdam ont connu deux éclosions. Celle des athlètes turcs, et celle des athlètes d’origine maghrébine, sous différentes couleurs, notamment espagnoles
 
Le drapeau ibérique s’est hissé au sommet de l’athlétisme européen grâce à deux Marocains, Ilias Fifa (Médaille d’or, 5000 m) et Adel Mechaal (médaille d’argent 5000 m).

 
Le médaillé d’or des 5000 m, Ilias Fifa a donné une leçon de vie au reste du monde du sport. Il y a 10 ans, ce jeune de 17 ans natif de la province de Tanger est arrivé en Espagne, caché sous un camion. Il  ne briguait rien si ce n’est de réaliser le rêve de fouler  le sol espagnol synonyme, pour beaucoup de jeunes marocains, d’une vie meilleure.
 
 
Le jeune Ilias ne savait pas qu’après les centres d’intégration, les douches et toilettes communes, il serait le héros de tout un pays. Non pas de celui où il est né, mais de celui qui l’a tout de même adopté.

Le jeune alternait entre son travail dans un parking d’une zone touristique en Catalogne, et sa passion pour l’athlétisme. Ce qui lui a permis d’intégrer quelques clubs où il s’est forgé la personnalité d’un athlète aguerri. 10 ans après, il a accompli sa mission, voire transformé un rêve en réalité.
 
 
Une sorte de revanche personnelle qu’il a prise  sur les aléas de la vie qu’il menait dans un petit patelin dans la région de Tanger. Il a dû se remémorer tout ce qu’il a enduré chez lui  quand le speaker a annoncé son nom comme le nouveau champion d’Europe du 5000 m après la visualisation de la photo-finish. Des émotions visibles dans son regard imbibé de larmes de joie sur un fond de tristesse ancienne.

En refusant de représenter son Maroc natal, qui l’a approché, tardivement comme toujours,  pour le convaincre de courir en vert et rouge, l’athlète de 27 ans a accompli un tout autre exploit, il a redoré l’image des immigrés en Espagne.
 
Il est passé de clandestin, «Moro», «Ladron» comme le dirait l’extrême droite espagnole, au statut de héros national et en attendant l'or olympique, il ne regrettera jamais d’avoir risqué sa vie en tant que migrant clandestin.