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En football, les arrêts de jeu n’arrêtent ni le suspense, ni les émotions, et encore moins les polémiques

L’AS FAR, sacrée championne du Maroc pour la saison 2022-2023. © Copyright : DR
L’AS FAR avec 20 victoires, 67 points, 50 buts marqués et une domination incontestable sur le Wydad en confrontations directes ne laisse place à aucun doute sur son mérite de champion.

Tous les amateurs de football se souviennent du but égalisateur de Sergio Ramos face à l’Atlético de Madrid en finale de Ligue des Champions 2013-2014. Les plus anciens d’entre eux se remémorent les deux buts marqués par Manchester United face au Bayern en finale (1998-1999). Ces trois buts ont été marqués au cours des arrêts de jeu. Ils participent à la légende de la Ligue des Champions UEFA. Ce scénario, cet ascenseur émotionnel, a eu sa version marocaine avec tout le folklore qui va avec, ce week-end à Tanger.

En effet après avoir viré en tête lors de la 8e journée de la Botola Pro Inwi, et gardé le lead du championnat marocain tout au long de la saison, l’AS FAR a failli tout perdre à quelques minutes de la fin du match qui l’opposait à l’Ittihad de Tanger, vendredi dernier, lors de l’ultime journée de la saison 2022-2023.

C’est l'une des rares fois qu’un champion change d’identité à la 92e minute de l’ultime match de l’année. En égalisant quelques minutes auparavant, l’IRT venait de mettre le Wydad sur la plus haute marche du podium et ce but changeait tout. C’est un véritable séisme pour les supporters du club casablancais qui pensaient pouvoir coiffer, sur le fil, une équipe qui est restée en tête 22 journées de suite.

L’IRT, adversaire des FAR, a défendu l’honneur de ses couleurs avec bravoure et dignité. Elle n’avait pas d’autre objectif que celui de porter très haut l’esprit sportif de cette compétition étendard du football national. On peut dire la même chose du MAS qui, malgré sa défaite contre le Wydad, n’a pas à rougir de son attitude. Les mauvaises langues qui polluent toujours l’environnement du sport national, pointaient du doigt une supposée proximité historique entre le WAC et le MAS, tous deux ethniquement liés à la bourgeoisie de Fès. Rien de tout ça, l’engagement était, à Fès aussi, réel et loyal.

Cela n’a pas empêché la polémique. C’est fascinant d’observer la naissance d’un complot lorsque les émotions entrent en jeu. En fait le but de la victoire résulte de la transformation d’un pénalty, indiscutable certes, mais provoqué par un ancien joueur du Raja. C’était aussi le deuxième pénalty du match et le 4e en trois matchs en faveur de l’AS FAR. C’est suffisant comme ingrédients pour lancer une controverse. Il ne manquait plus que les réseaux sociaux pour la cuisiner. Ça ne va pas tarder! Très vite les accusations de complot vont fleurir sur le net pour occuper tout l’espace médiatique toute la soirée du vendredi.

Mais comme un soufflé réussi, la polémique va retomber très vite. L’AS FAR avec 20 victoires, 67 points, 50 buts marqués et une domination incontestable sur le WAC en confrontations directes ne va laisser place à aucun doute sur son mérite de champion. Le WAC aurait fait un beau champion également mais en manquant de profondeur de banc et de stabilité technique, il a échoué. Il va revenir plus fort la saison prochaine, avec l’AS FAR, le Raja, le FUS, Berkane et d’autres pour une Botola 2023-2024 prometteuse.
  
Le lendemain de ce match, à Rabat en ouverture de la CAN U23, et encore une fois au cours des arrêts de jeu du match Maroc-Guinée, l’arbitre a signalé une main à l’entrée de la surface de réparation. Il sera rappelé par la VAR, la main du joueur guinéen était dans la surface. Ce sera pénalty et 2-1 au score pour les Marocains. Dans la foulée, et alors que les jeunes joueurs de l’équipe nationale étaient encore dans la célébration des trois points, une contre-attaque excellemment menée offrait l’égalisation aux Guinéens. Ce but, accordé une première fois, sera annulé par la VAR pour une faute de main préalable de l’attaquant guinéen. Une polémique de plus, vite éteinte, les images diffusées sur les écrans montraient que les décisions étaient justifiées.

Pour cette rencontre il convient de retenir l’excellente prestation de cette équipe de Guinée, solide en défense, agressive sur le porteur du ballon, tactiquement bien organisée et dotée de qualités techniques à la hauteur d’une compétition qui s’annonce captivante. Les jeunes Lionceaux de l’Atlas ont, par contre, déçu. Ils ont pratiquement perdu tous leurs duels et raté toutes leurs tentatives d’une-deux et passes en triangles. Ils doivent une revanche à leur public. Elle est espérée pour les prochains matchs. Seul Ezzalzouli a confirmé tout le bien que l’on pense de lui, il faut juste le positionner, à l’avenir comme il faut, à l’aile gauche.

Des pénaltys et des fins de rencontres spectaculaires il y en aura d’autres, un pénalty tiré trois fois par le Ghana, deux buts marqués au cours des arrêts de jeu à une minute d’intervalle par le Congo, des poteaux et des transversales qui se sont ligués contre l’Egypte, l’obligeant à partager les points avec le Niger et enfin une belle prestation du Mali tombeur du tenant du titre, le Gabon.

Du spectacle, on en a eu, mais pas de spectateurs, des émotions oui, mais sans témoin, des polémiques, oui, qui peut les arrêter?

Par Larbi Bargach

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