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Le Maroc co-organisera la Coupe du monde… ou presque

Rachid Achachi. © Copyright : LE360
Tout le monde aura le plaisir de pouvoir venir au Maroc assister aux matchs qui y seront organisés dans la joie et la bonne humeur. Tout le monde? Non, presque. Car un pays peuplé d’irréductibles généraux résiste toujours et encore à la raison et à la sagesse.

C’est désormais officiel, SM le Roi a annoncé hier à travers un communiqué que la FIFA a retenu à l’unanimité la candidature Maroc-Espagne-Portugal pour l’organisation de la Coupe du monde 2030 de football.

La victoire est grande, notre bonheur et notre fierté le sont tout autant.

Ainsi, tout le monde aura le plaisir de pouvoir venir au Maroc assister aux matchs qui y seront organisés dans la joie et la bonne humeur. Tout le monde? Non, presque. Car un pays peuplé d’irréductibles généraux résiste toujours et encore à la raison et à la sagesse.

Car oui, les Algériens, malgré leur extrême proximité géographique, seront dans l’obligation de regarder clandestinement les matchs qui se joueront au Maroc, en utilisant un VPN et en mettant des écouteurs, car les murs risquent probablement d’avoir des oreilles, vu la paranoïa de leur régime.

La cause? Eh bien, la rupture diplomatique et la fermeture des frontières et de l’espace aérien avec le Maroc, décidé unilatéralement par Alger. Ajoutons à cela l’omerta des médias algériens sur les réussites du Maroc, comme en témoigne leur couverture du Mondial 2022, où les victoires du Maroc étaient systématiquement présentées comme une défaite de l’autre équipe, sans jamais évoquer le vainqueur.

Pourtant, les choses pourraient se passer autrement. Les Algériens pourraient, en 2030, venir au Maroc en voiture, en autocar ou en avion pour assister aux matchs, et constater la bienveillance et la générosité des Marocaines et Marocains à leur égard, malgré tous les coups bas du régime qui les prend en otage. Mais c’est là que le bât blesse, parce que la vraie raison derrière la fermeture des frontières n’est aucunement la volonté d’étouffer l’économie marocaine. Car comment peut-on sérieusement étouffer un pays qui possède une façade maritime de 3.500 km?

Le but recherché est d’empêcher les Algériens de constater que le Maroc a réussi, sans pétrole et sans gaz, à enclencher un développement tous azimuts, contrastant brutalement avec le retard à tous les niveaux de l’Algérie, malgré ses immenses richesses naturelles, confisquées par quelques clans de militaires.

Le risque pour Alger n’est pas à négliger. Car toute leur propagande, qui consiste à présenter aux Algériens le Maroc comme un pays arriéré avec un peuple qui meurt de faim, risque de s’effondrer comme un château de cartes. Le retour de bâton pourrait très bien être une reddition des comptes populaire, à travers un nouveau Hirak.

Certains me diront que 2030 c’est relativement loin, de l’eau passera sous les ponts. Et qui sait, peut-être que d’ici là, le départ d’Abdelmadjid Tebboune pourrait enclencher une nouvelle dynamique diplomatique de rapprochement avec le Maroc?

Je veux sincèrement y croire de tout cœur, mais permettez-moi d’en douter, car le problème à Alger va au-delà de la simple vitrine politique.

Quoi qu’il en soit, le Maroc démontre encore une fois que malgré l’hostilité pathologique de son voisin, et un tragique séisme qui a coûté la vie à près de 3.000 personnes, notre pays accueillera un sommet international de très grande envergure (FMI-BM), la Coupe d’Afrique des nations 2025 et, maintenant, la Coupe du monde 2030, et ce, tout en poursuivant son développement économique.

De même, cette récente victoire marocaine, celle de la co-organisation de la Coupe du monde 2030, est aussi une victoire diplomatique et géopolitique éminemment stratégique. Je dirais même qu’il s’agit aussi, pour le dire brutalement, d’un bras d’honneur destiné à certains clans anti-marocains à Paris. Car le Maroc rappelle ainsi que la France n’est aucunement «LA» porte d’entrée du Maroc en Europe. Le réagencement stratégique des relations entre le Maroc et l’Europe s’articulera désormais autrement.

Dans une chronique publiée en février 2022, je rappelais que la géographie autant que l’histoire sont têtues. Et que l’axe Rabat-Madrid, bien que fragile par certains aspects, possède un potentiel stratégique énorme encore pas pleinement exploité.

Dans cette même chronique, je suggérais la chose suivante: «L’impératif pour les deux pays serait de multiplier les projets en communs et les interdépendances à tous les niveaux: énergétique, économique, sécuritaire, militaire…»

Cependant, les choses semblent s’accélérer et dans le bon sens. Le Maroc développe de nouvelles perspectives stratégiques, au moment même où Alger continue d’accélérer son enclavement diplomatique. Quant à la Macronie, elle semble pour l’instant trop occupée à combattre une invasion de punaises, pour s’occuper sérieusement de sa décadence diplomatique.

Par Rachid Achachi

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