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Grande figure du sport et de l’édition au Maroc, Abdelkader Retnani le «Roc» tire sa révérence

Feu Abdelkader Retnani, directeur des Éditions La Croisée des chemins, président de l'Union des éditeurs marocains et ancien président du Raja de Casablanca. © Copyright : Jean-Marc ZAORSKI/GAMMA-RAPHO
Directeur des Éditions La Croisée des chemins, président fondateur de l’Association marocaine des professionnels du livre et vice-président général de la Fédération des industries culturelles et créatives (FICC), Abdelkader Retnani est décédé ce mardi 14 novembre dans une clinique à Casablanca des suites d’une longue maladie.

n véritable monument du monde du livre et de l’édition au Maroc s’en est allé. Patron des Éditions La Croisée des chemins, Abdelkader Retnani a rendu l’âme ce mardi 14 novembre à l’aube des suites d’une longue maladie. Il était admis dans une clinique privée à Casablanca où il est décédé. «Pour autant, il n’a pas souffert. Il est parti sereinement, comme il a vécu», témoigne ce membre de sa famille qui l’a accompagné pendant ses dernières heures.

Depuis l’annonce de sa mort, les témoignages d’affection et de respect pour cette grande figure de l’édition affluent. «Mon ami si cher, Abdelkader, mon frère Kader, je ne veux pas te dire adieu, tu es parti trop vite. Je n’ai qu’un regret, de ne pas t’avoir connu plus tôt dans cette vie qui s’accélère. Depuis 2017 où je t’ai rencontré, chaque moment que nous avons partagé a été drôle et intense. J’ai trouvé en toi tant de passion, de détermination, d’amour pour le travail et de curiosité pour les autres. Tu étais entier et sans concession, tu avais le courage de dire tout haut ce que beaucoup d’autres pensaient tout bas», écrit ainsi Neila Tazi, présidente de la Fédération des industries culturelles et créatives (FICC), dont Abdelkader Retnani était le vice-président.

Le défunt était également président fondateur de l’Association marocaine des professionnels du livre. «C’était un véritable roc. Il ne se laissait jamais abattre et même du haut de sa maladie et souffrance, il ne laissait rien transparaître», ajoute un autre proche. «Entier, fonceur, patriote, Abdelkader Retnani est un personnage considérable de la culture marocaine contemporaine. Il avait à la fois la passion du pays et du monde», souligne l’écrivain et philosophe Driss Jaydane.

Les premiers titres du Raja, c’est lui

Abdelkader Retnani laisse derrière lui une vie de combat en faveur du livre et de la lecture. Éditeur depuis 1980, et l’un des premiers à publier en langue française au Maroc, Retnani s’est toujours battu pour une politique de la promotion du livre au Maroc, notamment auprès des plus jeunes, convaincu qu’il était que tout commençait par la lecture. Voici l’une de ses dernières sorties médiatiques, dans un entretien avec Le360 enregistré il y a trois mois.

Fervent défenseur de l’édition, souvent critique à l’égard de l’action gouvernementale dans ce champ, Retnani s’évertuait à joindre l’action à la parole. Au cours de sa longue carrière, il a édité au total plus de 600 livres en arabe et en français, à près de 1,8 million d’exemplaires, dont plus de 1,5 million vendus. Parmi eux figurent une soixantaine de titres dédiée au patrimoine marocain.

Son amour pour le livre n’avait d’égal que la passion qu’il vouait à son club de toujours: le Raja de Casablanca. Ancien dirigeant des Verts depuis les années 80, il a été, notamment, le président fondateur de la section Raja natation et président de la section de football, et surtout celui qui a remporté avec le club son premier titre de Champion du Maroc, en 1988, et sa première Ligue des champions africaine en 1989.

Ancien secrétaire général de l’Association des éditeurs africains francophones, feu Abdelkader Retnani était également consultant auprès des organismes internationaux, dont l’Agence intergouvernementale de la francophonie et l’UNESCO. Il avait été décoré par feu le roi Hassan II du Wissam alaouite en 1993, et a été nommé, le 18 juin 2013, Officier de la légion d’honneur par la République française. «Son dernier projet, et dont il suivait l’édition jusqu’à son son lit de mort, était consacré à la Marche verte. La question qui se pose aujourd’hui, c’est, faute de pouvoir le remplacer, qui pourra prétendre lui succéder?», s’interroge Driss Jaydane.

Par Tarik Qattab

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