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Euro: de 4 à 24 équipes, une compétition qui a bien grandi

Trophée de l'Euro. © Copyright : DR
Inauguré en France dans un Parc des princes à moitié vide avec quatre équipes en 1960, l'Euro de foot a progressivement gagné en prestige pour devenir une compétition majeure disputée par 24 pays cet été pour sa 16e édition.

Comme la Coupe du monde et les Coupes d'Europe de club, l'idée de ce tournoi est née en France.

"La création de l'Euro c'est le vœu d'Henri Delaunay, secrétaire général de la Fédération française de football (FFF), et de son fils Pierre après la mort de son père", explique à l'AFP l'historien Paul Dietschy.

"C'était une revanche contre Jules Rimet, qui s'est vu attribuer la paternité de la Coupe du monde alors que c'était surtout une idée de Delaunay, qui en est resté frustré", poursuit l'auteur d'une "Histoire du football (Tempus, 2014) qui fait référence.

L'idée avait germé entre-deux guerres, mais n'avait pu se concrétiser dans les tensions politiques de l'époque.

La Coupe d'Europe des nations, son nom jusqu'en 1968, avant de s'appeler Championnat d'Europe des nations, ne voit le jour qu'à la fin des années 1950.

Emporté par la maladie en 1955 avant d'avoir vu son projet se concrétiser, Henri Delaunay laisse son nom au trophée remis au champion d'Europe.

Angleterre, RFA et Italie boudent 

Seules 17 équipes se sont engagées pour la première édition, qui s'ouvre par des doubles confrontations directes jusqu'à une finale à quatre. L'Angleterre boude le tournoi, comme l'Allemagne (RFA) ou l'Italie, "arguant qu'il y a déjà beaucoup de dates dans le calendrier", explique Dietschy.

"Le public n'est pas au rendez-vous", rappelle l'historien, avec 27.000 spectateurs au Parc des princes pour voir la France (sans ses stars Raymond Kopa ni Just Fontaine, blessés) battue par la Yougoslavie (5-4), et 18.000 pour la finale URSS-Yougoslavie (2-1).

"C'est le problème d'une compétition encore jeune, qui a besoin de se construire une histoire", explique Dietschy.

"La première Coupe du monde non plus n'avait pas eu un grand succès en 1930, poursuit-il, avec surtout des sélections américaines, et quatre équipes européennes de second rang (France, Roumanie, Belgique et Yougoslavie). Il y avait seulement du monde pour les matches de l'Uruguay et de l'Argentine voisine."

En 1960, outre la France, le tournoi à quatre réunit trois équipes du bloc de l'Est.

"Ces pays présentent des sélections plus fortes, il est plus facile de réunir les joueurs dans le système socialiste pour préparer l'équipe nationale", ajoute l'historien.

La géopolitique entre déjà en jeu, puisque l'Espagne de Franco perd par forfait son quart de finale pour avoir refusé d'affronter l'URSS communiste... "Le football est victime de la guerre froide", titre alors l'AFP.

A 8, puis 16 et enfin 24 

"Et ironie du sort, quatre ans plus tard, l'Espagne bat à Madrid... l'URSS (2-1). Conclusion: à partir du moment où il y a des titres à gagner, on participe, et tous les pays s'inscrivent", sourit le chercheur.

Italie et Angleterre rejoignent les qualification de l'Euro-1964, puis la RFA en 1968, où une phase de poules précède les quarts de finale, avant le "Final Four".

Ce format dure jusqu'en 1976. En 1980 en Italie, il est pour la première fois organisé à huit équipes, avec deux poules de quatre dont les vainqueurs se retrouvent en finale.

La Belgique de Jean-Marie Pfaff et Jan Ceulemans atteint sa seule finale de grande compétition, éliminant l'hôte italien, notamment, mais s'incline contre la RFA (2-1) sur un double d'Horst Hrubesch en finale.

En 1996 en Angleterre, le tournoi passe à 16 équipes, et c'est encore l'Allemagne qui remporte la compétition nouvelle formule, au but en or, contre la République tchèque (2-1 b.e.o.), avec un nouveau doublé, cette fois d'Oliver Bierhoff

Enfin, la jauge de 24 est atteinte en 2016 pour la seconde édition en France. Cette fois les Bleus ne s'imposent pas à domicile, ils s'inclinent en finale en prolongation contre le Portugal, sur une frappe d'Eder (1-0 a.p.).

Pour fêter les 60 ans de la compétition, l'UEFA avait choisi une formule organisée dans toute l'Europe, pour que de nombreux pays puissent l'accueillir. L'anniversaire a été décalé d'un an par la pandémie, mais l'envie d'en soulever le trophée dessiné par la société Arthus-Bertrand n'en est que plus aiguisée...

Par Le360 (avec AFP)

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