Football Leaks, un travail de fourmi révélé

C’est la plus grosse fuite de l’histoire du journalisme. Près de 3,4 téraoctets de données sont tombés entre les mains de plusieurs rédactions, dont Mediapart. Pour décortiquer, organiser et publier cette gigantesque masse d’informations, ce sont 80 journalistes qui ont été mobilisés sur huit mois, rapporte Sofoot du 8 novembre, dans une interview accordée par Yann Philippin, journaliste à Mediapart.

Dans le détail, le journaliste d’investigation explique l’approche empruntée par les enquêteurs. À commencer par le fait de creuser avec un mot-clé dans un moteur de recherche spécial qui a été développé par le consortium EIC.

Cette première opération permet d’identifier des sujets porteurs de sens. Par la suite, une recherche très approfondie est opérée en scannant chaque document, en croisant et analysant les données dans des tableaux Excel.

Sur la base des informations vendangées, un fichier «Wiki» est ensuite créé à partir d’un site crypté du consortium et qui contient les faits bruts, qui permettent aux journalistes de rédiger leurs articles.

Mais entre détenir des scoops et les balancer aux lecteurs, une stratégie de publication bien rodée a été appliquée. «Il faut que les gens aient le temps de digérer les choses. Chaque papier doit avoir le temps de vivre. Et puis, il y a une progression: on a commencé avec le fair-play financier et on va passer à autre chose. Il y a une cohérence hiérarchique et thématique dans l’ordre de parution des papiers», détaille le journaliste de Mediapart.