Nasser Larguet, de Berkane au banc du classico OM-PSG

Nasser Larguet dirige ce dimanche les Phocéens pour le match de la saison face au Paris Saint-Germain. Le Marocain était presque un inconnu du paysage footballistique français, il y a quelques jours, avant qu’il prenne les rênes de l’Olympique de Marseille depuis la démission d’André Villas-Boas.

"Ce dimanche soir, en attendant l'intronisation d'un nouveau coach, il sera de nouveau en première ligne pour un match d’un autre calibre: le classico, au Vélodrome, face au Paris Saint-Germain. Un rendez-vous crucial, que l’intéressé lui-même n’aurait sans doute jamais imaginé aborder dans la peau d'un coach numéro 1", commente SoFoot qui brosse ce 7 février un portrait du Marocain passé par l’Académie Mohammed VI. 

Le site français explique que Larguet n’est pas un entraîneur, mais plus qu'un formateur. Il est dans ce domaine depuis plus de 35 ans, avec une première expérience acquise dans le petit club de l’Étoile sportive Thury-Harcourt, en plein cœur du Calvados. Ce natif de Berkane à l’est du Royaume, avait rejoint la France pour des études de pharmacie, initialement. 

"C’est un éducateur-né. Chez nous, il était entraîneur-joueur de l’équipe première, mais s’occupait vraiment du club dans son ensemble. Il avait un terrain favorable avec 220-250 licenciés pour s’exprimer. Ce qu’il a parfaitement fait, car il a été remarqué par une progression très sensible du club et de ses équipes de jeunes", explique Patrick Casas, le président de l’ESTH en 1986, qui lui a fait confiance.

Sa carrière est rapidement lancée par la suite. "Tour à tour, il dirigera ainsi les centres de formation de Rouen (1991-1995), Cannes (1995-1998), Caen (1998-2002), passera du côté du Havre (2002-2004) et de Strasbourg (2004-2007), avant de mettre les voiles vers le Maroc pour prendre la tête de l’Académie Mohammed VI (2008-2014) et même celle de la direction technique nationale au sein de la FRMF (2014-2019)", retrace SoFoot.
 
C'est d’ailleurs grâce à lui que de bons joueurs ont pu éclore. On parle de Jonathan Zebina, Bernard Mendy, Mathieu Bodmer, Ronald Zubar, Steve Mandanda, Lassana Diarra ou encore Morgan Schneiderlin. Aussi, au Maroc, c’est pendant son passage à l’Académie Mohammed VI que Nayef Aguerd et Youssef En-Nesyri ont pu se faire un nom.

"Je suis un formateur dans l'âme, c'est quelque chose qui m'habite d'être au service des jeunes, leur donner la voie pour être des professionnels et connaître des joies que connaissent les pros", expliquait d’ailleurs Larguet en conférence de presse vendredi.

L'ancien DTN marocain est connu aussi pour son attachaement à la discipline. "Il regardait énormément le comportement des joueurs, surtout celui des jeunes qui montaient en pros. Il fallait que ce soit irréprochable, il était très rigoureux: quand il y avait un vol dans les chambres, il y avait obligatoirement punition et sanction collective", raconte Sébastien Frey, son poulain au centre de formation de Cannes. Les présidents et les collègues qui l’ont connu expliquent qu’avant de former des footballeurs, il forme des hommes. 

Mais ce soir, Nasser Larguet doit jouer les pompiers de service. "Nasser aura surtout un rôle psychologique à jouer. Il va devoir gérer les pressions extérieures, les critiques, protéger son groupe. Il doit énormément dialoguer avec ses joueurs, et doit faire pas mal de réunions pour essayer de trouver la meilleure approche psychologique afin d'entrer sur le terrain le plus sereinement possible pour jouer un classico. Il va devoir entrer dans la tête des joueurs pour les préparer, les déstresser avant ce match. À l’OM, tu n’as que des pros qui, malgré la difficulté, ont beaucoup d’expérience. On ne va pas leur demander de faire des séances physiques, techniques, tactiques... Ça ne sert à rien. Là, c’est le mental qui peut les sauver", conseille Frey pour éviter la déroute face à l’ogre parisien.