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UEFA et Super League mettent un terme à la Ligue des Champions en Europe

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Quel que soit le format retenu, la Ligue des Champions est enterrée, victime d’une bataille d’égos. Il y aura une suite. Les organisateurs de la Super League sont en droit de réclamer des indemnités pour rupture abusive de contrat aux clubs qui se sont désistés.

L’idée de la création d’une Super League en Europe est née, selon ses promoteurs, de l’urgence de redynamiser le football professionnel qui perdait chaque année en popularité et en audience notamment auprès des jeunes. Ce constat, ajouté au fait que le football était entre les mains de personnalités incompétentes et illégitimes, à leurs yeux, nécessitait la création d’un nouveau support pour l’organisation des compétitions européennes. Pour retrouver son public, le football devait opérer sa mue et proposer des affiches alléchantes, ce qui revient à écarter les petits clubs. Il faut démocratiser l’accès au spectacle, la diffusion des matchs doit être gratuite, elle est quasi réservée aujourd’hui aux abonnés des chaînes spécialisées payantes et introduire et appliquer des règles de fairplay financier rigoureuses et strictes.

A l’origine la création du système de fairplay financier avait pour objet la pérennité du sport professionnel. L’endettement de certains clubs devenait inquiétant. Des règles de gestion, limitant le montant des salaires devaient être introduites avec indexation des salaires aux revenus générés par la pratique du football. De même le déficit et l’endettement des clubs devait être encadré.

Les revenus générés par le football dépendaient en grande partie des structures des clubs, de leur notoriété, de la qualité de leur gestion, des stars de l’équipe et des résultats et trophées conquis dans les différentes compétitions locales et internationales. Ces revenus provenaient des ventes des billets d’entrées au stade, du versement des adhésions des sociétaires, des droits télévisés, des ventes de maillots en magasin, du sponsoring et du parrainage.

Ces règles ont permis à un club comme le Real Madrid, par exemple, de sortir du cercle vicieux de l’endettement. Le club est toujours endetté mais la structure des prêts est saine, elle vise l’amélioration des actifs, la construction du stade, et non le financement du quotidien.

La visibilité du football, sport le plus populaire de l’histoire, a attiré un grand nombre d’investisseurs et des moyens importants ont été misé sur des équipes en manque de résultats. Les investisseurs, qu’ils soient magnats du pétrole russe, fonds souverains d’états ou propriétaires de concessions américaines, ont tous investis en vue d’améliorer l’image de leurs structures, la notoriété de leurs pays et le développement de son influence.

Des écarts ont été enregistrés, des fonds générés par d’autres activités que le football, ont été versé pour l’acquisition et le paiement des salaires des meilleurs joueurs. L’inflation qui s’en est suivi a provoqué une révolution dans la hiérarchie traditionnelle des clubs. C’est le poids économique qui définit dorénavant le classement et non la popularité et l’ancrage social.

Le Paris Saint Germain, loin d’être le club le plus populaire de France, l’OM, Saint-Etienne ou Lens étant loin devant, s’est retrouvé doté d’un effectif hors normes, le plus impressionnant en Europe. Mbappé, Messi, Neymar, Ramos et Hakimi dans la même équipe, ce n’est pas le résultat de l’attractivité ou la notoriété du club mais des salaires qu’il distribue. De même pour Manchester City qui dispose d’une caisse sans fond pour acheter comme bon lui semble les joueurs les plus chers de la planète.

Les clubs traditionnels que sont le Real, le Barça, l’OM, les clubs italiens et anglais se sont sentis trahis par l’UEFA qui n’a pas fait grand-chose pour les protéger. Sous prétexte de défendre les démunis, elle a mis à sa tête un président issu d’un pays qui n’a jamais fait partie de la carte géographique du football. Il est soutenu, selon les clubs mutins, par les clubs qui bénéficient de sa bienveillance.

La réalité est que sous les coups de butoirs des deux camps, la Ligue des Champions, sous son format actuel vit ses dernières heures. La saison prochaine, elle change de format.

Un fait nouveau, A22 Sports, l’organisateur de la Super League, peut lancer sa compétition. Elle sera diffusée gratuitement par toutes les chaînes généralistes qui le désirent et proposera des affiches exceptionnelles sur le papier en tous cas. Un hic, il faudra trouver des clubs pour y participer. C’est loin d’être acquis. Son format est lisible. Deux groupes de 8 équipes vont s’affronter dans un championnat dont les 4 premiers s’affronteront avec les 4 premiers de l’autre groupe en quart de finale. Le problème qui se pose. Est-ce que Girona et Leverkusen brillants en Liga et en Bundesliga, en ce début de saison, seront invités s’ils terminent seconds de leurs championnats? La réponse pour l’UEFA est: oui, et c’est une bonne nouvelle. Pour la Super League, ce n’est pas clair.

Par contre, le format de la compétition proposée par l’UEFA pour la prochaine édition ne correspond à rien. C’est inédit et illisible avec une multiplication des matchs sans intérêt. La phase de poules devient un mini championnat de 36 équipes dans lequel chaque équipe joue 8 matchs. Les 36 seront réparties en 4 chapeaux et chaque équipe rencontrera deux équipes d’un chapeau un à domicile l’autre à l’extérieur. Les huit premiers seront qualifiés pour les 1/8ème de finale les seize équipes suivantes s’affronteront dans des matchs barrages en aller-retour.

Quel que soit le format retenu, la Ligue des Champions est enterrée, victime d’une bataille d’égos. Il y aura une suite. Les organisateurs de la Super League sont en droit de réclamer des indemnités pour rupture abusive de contrat aux clubs qui se sont désistés. Est ce que le Real et le Barça, vont engager une procédure dans cette optique? On parle d’un milliard d’Euro pour chaque club. C’est possible mais ce n’est pas certain.

Tout le microcosme du football espère que la sagesse reprenne le dessus et que les belligérants se mettent à table pour négocier un deal qui consisterait à appliquer avec une grande rigueur le fairplay financier, une limitation des salaires. L’enveloppe salariale ne doit souffrir d’aucun dépassement, après les clubs seront libres de la répartir selon leurs objectifs. Mais le plus important c’est de protéger les joueurs, l’arbitrage actuel ne protège pas les meilleurs, le rythme et les cadences des matchs non plus.

Par Larbi Bargach

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