L’enfer du décor. Cette victoire dont on a grandement besoin

Mardi 29 mars, l’équipe nationale de football recevra, en match retour des barrages de la Coupe du monde 2022, la République démocratique du Congo. Galvanisés par le précieux nul (1-1)- en dents de scie-, Les Lions de l'Atlas ont-pour ainsi dire- le vent en poupe.

Cependant, en dépit du résultat positif obtenu difficilement au Stade des Martyrs de Kinshasa, le plus dur reste à faire. Doublement. D’une part, vaincre et se qualifier pour la grand-messe mondiale qatarie. Et, d’autre part, faire plaisir et enthousiasmer leurs nombreux fans. Il va sans dire que, dans pareille circonstance, la manière importe peu. Tant c’est le tableau d’affichage qui compte avant tout.

En effet, les coéquipiers de Romain Saïss ont besoin d’un nul blanc ou d’une victoire pour faire partie des 32 heureuses nations qualifiées pour le Mondial 2022.

Aujourd’hui, il n’est pas question d’ergoter sur la prestation des Lions de l’Atlas à Kinshasa et les choix du coach Vahid Halilhodzic, bien qu’ils laissent à désirer. Le temps est à la mobilisation, au soutien tous azimuts aux joueurs qui, comme l’avait raconté le capitaine Saïss dans une interview avec L’Equipe, ont versé des larmes après la défaite en quart de finale de la CAN 2021 face à l’Egypte.

Sans doute, et c’est une litote de le dire, le Complexe Mohammed V de Casablanca sera plein comme un œuf, mardi prochain. Et ceux qui suivront le match devant leur télé seront nombreux, et auront le cœur qui battra la chamade.

Pour dire vrai, une qualification sera la bienvenue. Elle est même nécessaire, surtout en ces temps de grisaille ponctués d’informations pas du tout réjouissantes venant d’ailleurs, mais aussi de bonnes nouvelles concernant notre intégrité territoriale et notre Sahara (une grande victoire diplomatique pour notre première cause nationale).

De même que les efforts inlassables fournis par le Royaume dans sa lutte contre le Covid-19 sont donnés en exemple, et dont on est en droit d’être fiers.

Un match de foot reste un match de foot. A coup sûr. Mais celui de ce mardi 29 mars aura quelque chose de très particulier. D’autant plus que même la qualification pour la Coupe du Monde en Russie en 2018 n’avait pas suscité un grand enthousiasme, de l’entrain et une énorme adhésion populaire.

De mémoire, seule la Coupe d’Afrique des nations 2004, où les Lions de l’Atlas sous Badou Zaki, avaient atteint la finale, avait ranimé la flamme de la cohésion nationale. (C’est peut-être un peu exagéré, mais c’est la vérité- car n’est-ce pas Albert Camus qui disait: «tout ce que je sais sur l’homme, c’est au football que je le dois»).

Les Lions de l’Atlas sont revenus avec un nul précieux de Kinshasa, lors d’un match qu’il fait bon oublier. A Casablanca, ils auront une double mission: se qualifier pour le Mondial 2022 et nous faire plaisir. C’est dans leurs moyens.

Et la fête, gageons-le, sera immense. Le temps d’un match de foot- en somme pas comme les autres.

Bon vent!