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Le football, un outil de développement régional à encourager

Le nouveau ballon de Botola Pro Inwi pour la saison 2022-2023. © Copyright : FRMF
Le football a contribué à la promotion de plusieurs petites villes du pays. Settat, par exemple n’est pas que la ville de feu Basri et de Kachbal ou Zeroual, c’est aussi la ville de la Renaissance Sportive de Settat.

Le pouvoir qu’exerce le football –le sport en général– sur la société est fascinant. Combien de personnages, de villes ou de villages se sont fait connaître grâce au football et à son pouvoir magique?

Des villes comme Guingamp ou Auxerre en France et Mönchengladbach en Allemagne, des quartiers comme Arsenal, Tottenham ou Chelsea en Angleterre et des États comme Bayern (Bavière en français) sont devenus célèbres dans le monde entier grâce à leur club de football. «En Avant de Guingamp», le club de la ville éponyme, un quasi-village de 21.000 habitants, a bénéficié d’une excellente visibilité à l’international avec deux Coupes de France et une 7e place en Championnat de première division. Idem pour Mönchengladbach et les autres.

Le Maroc n’est pas en reste, le football a contribué à la promotion de plusieurs petites villes du pays. Settat, par exemple n’est pas que la ville de feu Basri et de Kachbal ou Zeroual, c’est aussi la ville de la Renaissance Sportive de Settat. Ce club, longtemps en haut de l’affiche, évolue actuellement en amateur et son avenir s’est assombri. Ses heures de gloire, il les a connues alors que le football marocain était entièrement dominé par les FAR. C’était au cours des années 70. En effet, la RSS a été championne du Maroc en 70-71, vice-championne en 1966-67 et 1967-68, puis a remporté la Coupe du Trône en 1969 et a été finaliste en 1967, 1970 et 2000 face à Majd El Madina, autre club surprise du football national.

Le club a aussi été une pépinière pour l’équipe nationale, de nombreux joueurs settatis se sont illustrés avec le Maroc: Slimani, Maati, Alaoui, Benzekri, Rokbi, Raghib et tant d’autres ont porté haut les couleurs du pays. Ce club est aujourd’hui délaissé, par la ville, la région, pourtant l’une des plus riches du Maroc, et la Renaissance de Settat ne représente plus rien.

Plusieurs explications –le manque de relais dans la ville, l’absence de passion pour le sport chez les élites, mais aucune justification. Le développement économique d’une ville, dont la vocation touristique n’est pas évidente, dépend de sa notoriété, de la visibilité des personnalités qui l’incarnent et du nombre de clics qui se portent sur son nom. Le sport offre cette visibilité pour peu que l’on s’y investisse, l’organisation d’événements aussi. Ce n’est ni une affaire de budget, ni de moyens mais de volonté. C’est encore moins une question de personnes et de talents. La région continue à contribuer à la grandeur du pays: Asmaa Lamnawar, une des plus grandes vedettes de la chanson marocaine actuelle, est originaire de Settat. Ce n’est pas la seule, la région est un creuset de talents dans tous les domaines.

Il y a très probablement des joueurs de football originaires de la région à former et faire progresser, il y a aussi très certainement un public avide de retrouvailles avec son équipe de cœur, il manque juste le déclic pour refaire de Settat le Mönchengladbach du football marocain. Ce qui est valable pour Settat est valable pour le CODM, le KACM, le KAC, le Raja de Beni Mellal… pour n’évoquer que les clubs ayant un passé de Champion du Maroc.

C’est valable aussi pour les autres sports, oubliés aujourd’hui, avec des disparus célèbres: la section volley-ball du Sun Beach, le fameux CCC triple Champion du Maroc en 1963, 64 et 65, la MEC en basket-ball, le championnat de hockey et bientôt la Fédération royale marocaine de rugby, une des plus actives et des plus prolifiques des 45 premières années de l’indépendance, avant que certains opportunistes ne la réduisent à un tremplin pour d’autres ambitions.

Les bonnes volontés qui prendront le risque de relancer la machine ne doivent pas oublier qu’ils et elles seront au service du sport et non l’inverse. Le ministère de tutelle a un rôle à jouer sur ce registre, il le fait mais pas vraiment de façon dissuasive. Les vautours continuent à rôder autour des clubs et de certaines fédérations, jadis florissantes et qu’ils ont mis à terre avec une efficacité qui devrait interpeller. Ceux qui sont animés de bonne volonté pour redresser le sport existent et doivent être accompagnés, ils en retireront gloire et notoriété. Pour les autres, si le ministère agit dans ses prérogatives, ce sera la déchéance, la honte et le déshonneur.

C’est urgent pour accompagner le développement régional et mieux encadrer l’énergie de la jeunesse marocaine, c’est elle l’avenir du pays.

Par Larbi Bargach

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