Question pour un champion: quelle langue parle un dirigeant algérien? Pour arabe, tapez 1. Pour français, tapez 2. Pour anglais, tapez 3. Alors, vous donnez votre langue au chat?
C’est exactement ce qu’aurait dû faire Hakim Medane, membre du bureau directeur de la Fédération algérienne de football (FAF), ce mardi 3 janvier, lors de l’accueil de la délégation ghanéenne de football qui prendra part au Championnat d’Afrique des nations CHAN-2022 (reporté à 2023) prévu en Algérie du 13 janvier au 4 février.
Ou mieux encore, il aurait pu invoquer le 5e amendement de la constitution américaine qui protège chaque citoyen de témoigner contre lui-même dans une affaire criminelle.
Parce que ce que vient de faire Medane est un crime contre la langue de Shakespeare.
À l’aéroport international Houari-Boumediene d’Alger, les membres de la délégation des Black Stars ont été gratifiés d’un discours mémorable.
Les yeux rivés dans un premier temps sur son téléphone, l’on pourrait tout d’abord croire que le dirigeant algérien relisait hâtivement ses notes ou qu’il vérifiait l’heure par ennui.
Que nenni, Hakim Medane lisait son discours, peut-être passé au crible de Google Traduction. Une traduction mot à mot et loin du sens général qui n’est pas sans rappeler les premiers balbutiements appris en cours d’anglais de première année. Cours qui, rappelons-le, ont été généralisés en 2022 en Algérie, dès le primaire.
Revenons-en au plus historique des discours anglophones. On l’aura compris, à force de le répéter, il est heureux de souhaiter la bienvenue à ses invités et ce, avec un seul mot. Il faut dire que la langue de Shakespeare manque cruellement de synonymes au mot Welcome.
Et pour être franc, c’est tout ce qu’il y a de compréhensible dans cette dissertation de débutant qui prend fièrement le nom de discours. Comme dirait l’autre, il faut avoir de la suite dans les idées pour déduire le sens général, puis se mettre à la place de Medane pour enfin tenter de comprendre l’intervention.
Vu la guerre de longue date menée par le régime algérien contre la langue française, combinée à la généralisation récente de l’enseignement de l’anglais, de très nombreux Algériens, y compris parmi des ministres, ne savent plus parler aucune langue étrangère. Résultat: Ils baragouinent et ce, au grand bonheur des télévisions du monde qui ont déjà leur première séquence du Grand bêtisier du 31 décembre.
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