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La ligue féminine US au coeur d'un scandale sexuel

L'entraîneur anglas Paul Riley s'adressant aux joueuses de North Carolina Courage après leur match contre Portland à Herriman (Utah), le 17 juillet 2020. © Copyright : DR
La Fifa a annoncé vendredi l'ouverture d'une enquête après des allégations d'agressions sexuelles formulées par deux anciennes joueuses contre un entraîneur, qui secouent la ligue féminine nord-américaine de foot (NWSL), dont la commissaire, pointée pour son inaction, a fini par démissionner.

Créée en 2013, la NWSL est au coeur d'une énorme tempête qui ne cesse de prendre de l'ampleur, depuis la révélation de cette affaire par le site The Athletic.

La Fédération internationale de foot a ainsi décidé d'agir au lendemain du limogeage, par le North Carolina Courage, de l'entraîneur Paul Riley qui fait face à des allégations d'abus sexuels, notamment des rapports forcés.

"En raison de la gravité et du sérieux des allégations proférées par les joueuses, les organes judiciaires de la Fifa se penchent activement sur la question et ont ouvert une enquête préliminaire", a indiqué l'instance, rappelant que "toute personne reconnue coupable de mauvaise conduite et d'abus dans le football doit être traduite en justice, sanctionnée et exclue du jeu".

"Dans le cadre de cette enquête, la Fifa contactera les parties respectives, y compris la Fédération américaine (US Soccer) et la NWSL, pour obtenir de plus amples informations sur les allégations d'abus soulevées", est-il précisé.

Deux anciennes joueuses, Sinead Farrelly et Meleana "Mana" Shim, ont affirmé à The Athletic avoir dû faire face à plusieurs reprises, depuis 2011, au présumé comportement inapproprié de Riley, dont la licence d'entraîneur a d'ailleurs été suspendue par la Fédération américaine, qui elle aussi a annoncé mener son enquête.

"Rapports forcés" 

Farrelly a ainsi accusé cet Anglais de 58 ans de l'avoir soumise à des "rapports sexuels forcés", lorsqu'il était à la tête du Philadelphia Independence, notamment un soir, à la suite d'une défaite en finale d'une compétition. Après quoi il lui aurait dit: "On emporte ça dans nos tombes".

Farrelly et Shim ont également affirmé qu'à une autre occasion, lorsque Riley les entraînait au sein des Portland Thorns, il les avait forcées à s'embrasser dans son appartement.

Ce dernier a contesté ces allégations "complètement fausses". "Je n'ai jamais eu de relations sexuelles avec ces joueuses, ni ne leur ai fait d'avances sexuelles", s'est-il défendu auprès du média.

Aussitôt, les réactions d'indignation ont afflué, dénonçant également la passivité de la NSWL. "La ligue a été informée à de multiples reprises et a refusé à chaque fois d'enquêter", a ainsi affirmé l'internationale américaine Alex Morgan, qui a joué sous les ordres de Riley à la même époque que les deux accusatrices, appuyant son propos avec des captures d'écran d'emails envoyés par Farrelly à la ligue.

La star, militante, Megan Rapinoe a aussi exprimé sa colère: "A tous ceux qui sont dans l'exercice du pouvoir et qui ont laissé faire, qui ont entendu et rejeté, qui ont autorisé ce monstre à changer d'équipe sans aucune répercussion, allez vous faire foutre, vous êtes tous des monstres et vous pouvez TOUS donner votre démission immédiatement".

"Beaucoup de choses à réparer" 

Le syndicat des joueuses (NWSLPA) a pour sa part dénoncé "un abus systémique, fléau pour la Ligue".

La commissaire de la Ligue Lisa Baird a dans un premier temps promis de mettre en place un processus de signalement anonyme pour les joueuses et membres du personnel. Puis de transmettre le dossier à l'"US Center for SafeSport", afin que cette organisation indépendante, mandatée pour lutter contre les abus sexuels dans le sport aux Etats-Unis, puisse enquêter.

De plus en plus au coeur de la tourmente, elle a finalement reconnu vendredi matin avoir fait preuve d'une trop grande passivité. "Cette semaine, et une grande partie de cette saison, a été incroyablement traumatisante pour nos joueuses (...) et j'assume l'entière responsabilité du rôle que j'ai joué. Je suis vraiment désolée pour la douleur que tant de personnes ressentent", a-t-elle déclaré, au moment d'annoncer que les matches de championnat prévus ce week-end n'auraient pas lieu, à la requête du syndicat des joueuses.

La dirigeante convenait alors que la "ligue a beaucoup de choses à réparer". D'autant que Paul Riley a été le deuxième entraîneur de la NWSL à être licencié cette semaine, l'instance ayant mis fin au contrat liant Richie Burke au Washington Spirit, suite à une enquête sur des faits supposé de harcèlement moral et autre comportement abusif.

Dans une situation intenable, c'est finalement elle qui pris la première décision forte: la NWSL a annoncé en soirée qu'elle "acceptait sa démission".

Par Le360 (avec AFP)

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