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Le foot c'est la vie, et dans la vie on fait des sacrifices!

Marco Verratti et Lionel Messi (PSG) contre le Bayern Munich, le mercredi 8 mars 2023. © Copyright : AFP
Cette fois, c’est face au Bayern Munich que l’ogre du football français est tombé. Après une défaite à l’aller, rebelote au retour et au passage zéro but marqué.

Le PSG déçoit. À nouveau. Ses supporters, le football français, son propriétaire qatari… tous sont groggy depuis l’élimination du club de la capitale française, une nouvelle fois, en 8ème de finale de la Ligue des Champions. Le PSG essaye, mais n’y arrive pas. Ce qu’il touche, il ne le transforme pas, il ne sait que doucher les espoirs de ses partisans.  

Cette fois, c’est face au Bayern Munich que l’ogre du football français est tombé. Après une défaite à l’aller, rebelote au retour et au passage zéro but marqué.

Pourtant, le Bayern et le PSG ont quelques points communs. Ils dominent de la tête et des épaules leurs championnats respectifs, même si pour le cas du Bayern Munich, la concurrence est cette année plus rude, avec Dortmund et le nouveau venu, l’Union Berlin.

Juste pour rappel, le Bayern a remporté les 10 dernières éditions de la Bundesliga et le Paris Saint Germain 8 des 10 derniers titres de la Ligue 1. C’est dire à quel point ils survolent outrageusement leurs compétitions locales.

Un autre point commun: ces deux clubs se sont régulièrement renforcés au détriment des autres clubs de leurs pays respectifs. Mbappé, fraîchement acclamé comme le meilleur buteur de l’histoire du club, a été «piqué» à Monaco tandis que Lewandowski (désormais au Barça), recordman des buts sur une saison en Allemagne avec 41 réalisations –devant Gerd Muller, rien que ça!–, venait du Borussia Dortmund.

En outre, les deux clubs font partie aujourd’hui du gotha du football mondial, mais avantage au Bayern, qui est dans la cour des grands depuis plus longtemps –alors que c’est une nouvelle réalité pour le PSG ère qatarie.

Autre détail qui les rapproche, ils sont contre le projet de Super League, la désormais quasi-ex-nouvelle-compétition, dont le sort est entre les mains de la justice, pour le moment. Pour tout le reste, les deux protagonistes de la soirée du 8 mars, sont aux antipodes.

Sur le plan institutionnel, le Bayern de Munich appartient majoritairement à ses membres. En effet, en vertu d’une disposition réglementaire qui date de 2002, un club allemand doit appartenir à 50% +1 part à ses adhérents. Ce dispositif a été mis en place pour protéger les clubs de toute prise de contrôle par des investisseurs privés, qu’ils soient allemands, oligarques russes, capitaux du Golfe ou investisseurs américains. Cette disposition, accompagnée de règles strictes sur les possibilités d’endettement, va garantir l’indépendance des clubs et les protégera de toute dérive financière. En résumé, ils ne peuvent dépenser que ce qu’ils gagnent. 

Le PSG vit dans une autre réalité depuis 2011, soit depuis qu’il appartient au Qatar Sport Investment, filiale du fonds souverain qatari QIA. Il partait alors sur un déficit de marque et de titres. Logiquement, les Qataris ont injecté des montants considérables pour faire du club une marque puissante, parmi les plus importantes du football international. Outre le Centre de formation, ils ont beaucoup investi en joueurs prestigieux, attirant les meilleurs à coup de millions. Neymar, le transfert le plus cher de l’histoire, 220 millions d’euros, mais aussi Messi, Mbappé, Hakimi, Ramos… pour une masse salariale inimaginable en France, en Europe et dans le monde. Le tout en surfant sur les règles du fair-play financier.

L’argent coule, mais contrairement à son rival des 1/8, le PSG est déficitaire: il a enregistré des pertes de 370 millions d’euros l’année dernière, et le club est même menacé d’exclusion des prochaines compétitions européennes s’il ne redresse pas la barre rapidement. Ce qui suppose d’énormes sacrifices.
 
Des sacrifices, il en faut aussi de la part des joueurs. Le manque d’engagement défensif –de la part des deux plus grosses stars du football mondial actuel–, est ré-vol-tant. Messi et Mbappé n’ont jamais semblé concernés en phase de perte de balle de leur équipe. Ce faisant, ils imposent à leurs coéquipiers une débauche d’énergie pour tenter de compenser leur manque d’implication, ce qui finit par se ressentir à la fin du match.
 
Au final, le palmarès à l’international s’en ressent. Le Bayern depuis 2011 a remporté 2 Ligues des Champions en 2013 et en 2020, et a été finaliste en 2012. Le PSG? La sortie prématurée 5 fois sur 8 en 8ème de finale, dont les deux dernières face au Real Madrid et au Bayern.

Ce qu’a fait le PSG face au Bayern, c’est confirmer que les sacrifices financiers ne compenseront jamais l’absence d’engagement collectif des joueurs. Au final, c’est ce sens du sacrifice qui manque désespérément au PSG, pour être à la hauteur des vœux de son propriétaire, de ses supporters et du football français dont il est censé être la locomotive. Sinon, c’est triste.

Par Larbi Bargach

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