Apprendre et progresser

On l’écrivait avant le fameux match contre l’Allemagne. Les Lionnes de l’Atlas ont fait le voyage en Australie-Nouvelle Zélande, d’abord pour apprendre et progresser. C’est leur premier Mondial, leur premier rendez-vous avec la grande histoire, leur heure de vérité.

Beaucoup de nations, au Maghreb et en Orient, donneraient cher pour être à la place des Lionnes, à évoluer à ce niveau et à lutter avec les meilleur(e)s du monde.

L’histoire nous dit que l’on peut apprendre aussi et surtout de ses défaites. Dans leur match initial (0-6), les Marocaines ont failli sur plusieurs plans, et d’abord sur celui de l’intensité, leur péché mignon. Leur inexpérience à ce niveau a aussi, et tout de suite, sauté aux yeux.

Mais elles n’ont pas été en dessous de tout, malgré l’ampleur du score. Certaines séquences collectives, surtout sur le plan offensif, étaient prometteuses.

La grande inconnue était l’état mental dans lequel se trouvaient les Lionnes au lendemain de la gifle. Le coach Pedros, qui a accordé une intéressante interview au média «sofoot», a insisté sur la nécessite de n’avoir rien à regretter, et donc de continuer de jouer, d’y croire. Son discours auprès des joueuses est probablement allé dans ce sens. Ce deuxième match face à la Corée du sud (1-0) le prouve.

Sans être forcément supérieures dans le jeu, et sans tenir le ballon, les Marocaines ont gagné. Elles ont vaincu et convaincu. Opportunisme offensif et solidité défensive, avec un brin de réussite mélangé aux maladresses techniques des Coréennes.

L’essentiel est là. Gagner le match suivant après avoir pris un carton, ce n’est pas donné à tout le monde. Il faut une grande force mentale, il faut de la foi.

Cette sélection vient ainsi de donner raison à celles et à ceux qui croient en elle. Elle a sorti la tête de l’eau. Elle vit encore. C’est un formidable apprentissage.

Pour leur premier Mondial, les Lionnes ont donc pris trois points déjà et sont encore dans la course pour une qualification au deuxième tour. Sans même aller plus loin, c’est une belle performance et le contrat est rempli.

Parce qu’il faut le rappeler: pour leur premier Mondial, celui de 1970, les Lions n’avaient pris qu’un point en trois matchs, et terminé bons derniers de leur poule. Cela situe donc le niveau de performance des Lionnes, qu’il faut encourager parce qu’elles le méritent largement.

Jeudi prochain, face à la redoutable sélection de Colombie (qu’il faudra suivre de près, jusqu’au bout de ce Mondial), les Marocaines vont devoir gagner, tout en espérant une contre-performance des Allemandes face à la Corée. Cela fait beaucoup et la tâche sera difficile, d’abord parce que cette équipe de Colombie semble un cran au-dessus.

Mais sur un match, tout est possible. Pour les Marocaines, et même si l’enjeu reste théoriquement une qualification au tour suivant, la pression sera malgré tout moins forte. Elles savent qu’elles n’ont rien à perdre et beaucoup à apprendre encore et encore. Bon vent les Lionnes!