Botola, CAN U23, le choc des compétitions

A l’aube de la dernière étape de la Botola Pro D1 Inwi, nom officiel du championnat du Maroc, la seule certitude de la journée est que le nouveau champion du Maroc sera proclamé hors de ses bases et loin de ses supporters. Deux candidats restent en lice.

Les FAR, leaders avec 1 point d’avance, se déplacent à Tanger pour affronter l’IRT local et le WAC, son dauphin et champion sortant, ira à Fès pour y rencontrer le MAS, club mythique de la capitale spirituelle du pays. Il en a fallu de la foi aux joueurs du Wydad pour en arriver là. Auteurs d’un exercice compliqué, le finaliste de la Ligue des Champions d’Afrique a entamé timidement sa saison et connu une instabilité du banc de touche: 4 entraineurs ont été désigné, depuis le début de l’année, pour prendre la direction technique du club, sans que cela ne perturbe la compétitivité des joueurs et leur force de caractère.

Les FAR semblent un peu fléchir en cette fin d’année sportive. Leur élimination face à l’USMA (Algérie) en Coupe de la Caf a laissé des traces et provoqué le départ d’un entraineur qui ne faisait plus l’unanimité. Il a été remplacé par Ammouta, l’ex entraineur du WAC. Il ne s’assoit pas sur le banc de touche, pour éviter un jeu de chaises musicales, interdit par les règlements, mais c’est bien lui qui dirige les entrainements. Il est représenté sur le terrain par son second, Samadi un pur produit de l’école des FAR des années 90.

FAR-WAC, c’est un duel à distance qui va voir s’affronter les deux équipes les plus titrées et prestigieuses du football marocain.

Le Wydad a repris sa domination du football marocain. Depuis la saison 2014-2015, il a systématiquement terminé 1er ou 2e et a remporté 5 titres, dont les deux derniers. L’AS FAR a connu une série similaire, sur une période moins longue, mais c’était entre 2003 et 2008, 15 ans déjà. Avec 22 titres de champions, 17 si l’on ne tient compte que des titres conquis depuis la fin du protectorat, le WAC est largement en tête du palmarès de la compétition devant les FAR et le Raja 12 titres chacun. L’USM en a remporté 15, c’était à l’époque de la Ligue du Maroc de Football Association, ancêtre de la FRMF. 

En Coupe du trône ce sont les FAR qui ont le meilleur palmarès des clubs marocains avec 12 titres devant le WAC qui en a accumulé 9. C’est dire l’enjeu de cette dernière journée. 
   
Les compétitions s’enchainent cette année au Maroc, le lendemain à Rabat aura lieu la cérémonie d’ouverture de la Coupe d’Afrique des Nations des U23 qualificative pour les Jeux olympiques de Paris 2024.

Ce n’est pas la première fois que le Maroc organise cette compétition, il l’avait organisé en 2011 et les Lionceaux avaient atteint la finale, mais cette fois c’est un nouveau test des capacités du Maroc à organiser des compétitions d’envergure qui est en jeu. Rabat et Tanger ont été désigné pour cette nouvelle compétition. Elles avaient brillamment réussi l’examen lors de la Coupe du Monde des Clubs organisée dans les mêmes villes en février dernier. C’est de bon augure, ces deux villes sont candidates, même si ce n’est pas encore officiel, à abriter quelques matchs de la Coupe du Monde 2030.

L’équipe «olympique» du Maroc vise la qualification pour Paris 2024 et pourquoi pas le titre de champion d’Afrique. En jouant à domicile ses chances sont démultipliées, et sauf très mauvaise surprise le premier objectif est largement à la portée des joueurs marocains. Ils se sont idéalement préparés en disposant de la Mauritanie 4-1 et de la Zambie 3-1.  Mais le moins que l’on puisse dire c’est qu’ils sont tombés dans un groupe difficile. Ils auront à affronter, le Ghana qui a éliminé l’Algérie en phase de qualification, le Congo qui s’est qualifié au détriment de l’Afrique du Sud et la Guinée qui a sorti le Nigéria.

L’autre groupe est composé de l’Egypte, tenant du titre, du Mali, brillant vainqueur du Sénégal, du Niger et du Gabon qui s’est qualifié face au Cameroun. La participation du Gabon est restée incertaine jusqu’à cette semaine. Eliminé sur le terrain, le Cameroun a déposé des réserves auprès de la CAF sur la présence d’un joueur gabonais non éligible. En fait, il avait été inscrit avec une erreur sur sa date de naissance, mais il avait l’âge requis. Le jury disciplinaire de la Caf a d’abord donné raison au Cameroun avant de se rétracter en appel. Le Cameroun a alors porté l’affaire devant le TAS, le Tribunal Arbitral des Sports à Lausanne vient de trancher en faveur du Gabon. Cette équipe, le Gabon avait remporté la première édition de la CAN U23 qui s’est tenue au Maroc, il y a 12 ans.

C’est un beau choc des compétitions qui commence dès ce vendredi soir.