Le foot est étrange, bizarre, injuste, formidable!

Est-ce que le foot est une science exacte? Heureusement que non. Sinon, il serait triste. Pourquoi triste? Parce que prévisible.

Regardez le Ballon d’Or qui vient d’être décerné, pour la 8e fois, à Messi. Le génial lutin argentin sort pourtant d’une saison contrastée. Plutôt moyen en club (PSG) où il a souvent été sifflé par ses propres supporters, il a gagné le Mondial du Qatar. Mais en marquant 4 penalties (un record sur un seul Mondial).

Le énième sacre de Messi souffre surtout d’une contradiction assez terrible. Léo n’a même pas été capable d’être le meilleur joueur de son club (PSG), où il a notamment été éclipsé par Mbappé. C’est quand même assez fou: on peut être le meilleur joueur du monde, sur une saison, sans être le meilleur joueur de son club!

C’est bizarre, d’aucuns diront que c’est «anormal», au point que des voix s’élèvent aujourd’hui pour demander la refonte totale du B.O avec un changement des critères ou du mode vote. Il n’empêche que la réalité et le fait accompli sont là: le B.O va à Messi pour la 8e et sans doute la dernière fois.

Dans quelques années, c’est de cette ligne de palmarès que l’on se souviendra, en oubliant les déboires du joueur en club. De même, on se souviendra qu’il a soulevé la Coupe du monde et on oubliera que sans les penalties, il n’y serait probablement jamais arrivé.

C’est le foot qui veut ça. La balle est ronde et, comme on dit, elle n’a pas d’angle. Traduisez: il n’y a aucun moyen de la maitriser, de prédire ses réactions. Ce n’est pas demain la veille que le football sera joué par des robots programmés pour gagner. Le foot, c’est humain et imparfait. La balle nous échappera toujours. Et cette injustice fait partie du charme et de la magie de ce sport.

Maintenant, prenez la 1ère édition de cette super ligue africaine (AFL). Le Wydad a gagné, hier, la finale aller face à Sundowns (2-1). Le premier but est un autogoal, alors que le deuxième est l’œuvre d’un milieu défensif (Serrhat). Encore une fois, les Rouges auront gagné en s’appuyant sur leurs défenseurs. Ce fut une constante tout au long de cette compétition.

En dehors de Boussefiane, buteur en demi-finale contre l’Espérance (et encore, sur un centre-tir !), tous les buts wydadis ont été l’œuvre de défenseurs. Malgré une attaque patraque, muette, le WAC est donc sur le point de devenir le premier vainqueur de cette super ligue africaine. N’est-ce pas paradoxal?

Oui, c’est paradoxal, insensé. Et c’est en partie pour son côté fou et irrationnel, non «calculable», qu’on aime ce sport de fous!