Fouzi Lekjaa: le Mondial biennal, Noël Le Graët et moi

La notoriété, la gloire ou le pouvoir confèrent-ils tous les droits? Non, assurément non. Malheureusement, l’actualité nous prouve quotidiennement le contraire et ce, depuis cette proposition de l’Arabie saoudite adoptée par la Fédération internationale de football (FIFA) d’organiser la Coupe du monde tous les deux ans, au lieu de l'actuel rythme quadriennal.

La FIFA, son président, Gianni Infantino, ainsi qu’Arsène Wenger, directeur du développement de l’instance, sont en effet confrontés à des réactions hostiles de la part de certaines fédérations européennes et sud-américaines. Une minorité qui essaye de tuer cette idée dans l’œuf.

Cette minorité qui domine la compétition reine de la FIFA depuis sa création, en 1930, puisque 8 nations de ces deux continents ont remporté le trophée, et seulement quelque 20% des pays du monde y ont pris part.

Malgré ce forcing, la FIFA, désireuse d’impliquer toutes ses associations membres dans ce projet, a organisé un sommet en ligne, le 30 septembre dernier, pour les consulter autour des calendriers internationaux féminin, masculin et des jeunes. Parmi les participants, Fouzi Lekjaa en sa qualité de président de la Fédération royale marocaine de football (FRMF), membre du Conseil de la FIFA et membre du Comité exécutif de la Confédération africaine de football (CAF).
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La santé des joueurs au centre des réflexions

Contacté par nos soins, le dirigeant marocain, fervent défenseur d’un Mondial tous les deux ans, a salué “cette approche participative de la FIFA et à sa tête le président Gianni Infantino qui englobe l’ensemble des fédérations nationales”. Pour le patron de la FRMF, “c’est une thématique importante et fondamentale, qui constituerait un tournant dans l’histoire du football international”.

Le représentant de l’Afrique au sein du parlement de la FIFA a ensuite rassuré les clubs et les joueurs, déjà mis à rude épreuve par l'actuel enchaînement des compétitions, puisque “l’instance dirigeante du football mondial place leur santé physique au centre de sa réflexion”.

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“Par rapport à la fréquence, plusieurs points de vue ont été exprimés lors de ce sommet. Certains ont formulé leurs craintes, d’autres ont salué la proposition, mais j’ai ressenti une adhésion massive à cette réforme inclusive. Ce qui est important est que cette réforme n’aura aucun impact sur le calendrier des compétitions et donc, par ricochet, sur les clubs et les joueurs, puisqu’il y aura moins de journées de mobilisation pour ces derniers avec leur sélection respective”, a ajouté Lekjaa.

En effet, la FIFA préconise une phase finale chaque été, en alternant Mondial et tournois continentaux comme la CAN, l'Euro ou la Copa America, et en regroupant les qualifications sur le seul mois d'octobre, ou en octobre et mars, donc moins de fenêtres internationales.

Le père Noël Le Graët

Si certains dirigeants du foot européen se sont dressés contre le projet de la FIFA, le président de la Fédération française de football Noël Le Graët a affirmé qu’il n'avait "aucune opposition à une Coupe du monde tous les deux ans", dans une déclaration accordée au quotidien L'Equipe. “Ne pas regarder ce projet de près serait une erreur”, a déclaré le dirigeant de 79 ans, au lendemain de ladite consultation de la Fifa auprès de ses associations membres.

Le Graët a également défendu les pays “pauvres”, victimes du calendrier surchargé de l’UEFA: “Les pays riches trouvent toujours des compétitions pour jouer entre eux” alors que certaines nations, notamment africaines, peinent “à trouver des matches amicaux parce que l'Europe a bloqué toutes les dates”, en référence à la Ligue des nations, un tournoi biennal entre nations européennes intercalé entre Championnat d'Europe et Coupe du monde et créé récemment par l’UEFA.

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Cette sortie courageuse du président de la FFF a été applaudie par le dirigeant marocain. “Heureusement qu’il y a des personnes en Europe, comme le président Le Graët, qui considèrent que le football est un phénomène mondial et qui ne cèdent pas à la pression de certains de leurs confrères, qui ne veulent pas d’un débat ouvert où tout un chacun exprime ses points de vue et ses convictions”, a-t-il lancé.

Pour finir, Fouzi Lekjaa a rappelé que “toutes les fédérations nationales font partie de la famille FIFA” et que les divergences ne doivent en aucun cas les diviser: “au contraire, nous devons nous concerter et, au final, respecter le choix de la majorité”. À bon entendeur…