Cette semaine à Casablanca, le mot qui revient le plus dans les rues, c’est le mot ticket, ou « Werqa ». Même les agents de police sont devenus sensibles à ce mot, au même degré que ceux employés entre les dealers de drogue… car l’affaire est grande. En ce début de novembre, les grands matchs s’enchaînent au complexe Mohammed V, et c’est bien les revendeurs du marché noir qui se frottent les mains. Une fois encore, ils défient toutes les lois et la logique pour faire des bénéfices énormes qui frôlent les 100.000 dirhams.
Alors autant dire que l’alerte est maximale, car il n’y a rien de tel que les bandits qui profitent de la passion des gens pour se remplir les poches. Mais il faut aussi dire qu’un autre facteur entre en considération dans des matchs aussi grands qu’une finale de Ligue des Champions. Ce sont les supporters occasionnels, qui veulent absolument assister aux grands matchs et tant pis si ça déplaît aux fidèles. Il y a donc plus de demande, les billets s’écoulent au bout de 24h sur le marché et le lendemain, les prix sont multipliés par 5, 8 voire 10 dans certains cas.
Pour le ticket de 50 dirhams (tribune), il faut compter 500 dirhams. Le prix a été multiplié par 10 et il n’empêche pas les supporters de faire monter les enchères dans certains cas. Grosse erreur qu’on a fait, qu’on fait et qu’on paye aujourd’hui puisque les revendeurs sont sûrs et certains d’écouler tous les tickets aux prix qui les arrangent. Alors que si les supporters marocains boycottent le marché noir, ces profiteurs ne pourront plus se remplir les poches. Mais malheureusement c’est le contraire qui se passe, car faute de temps et d’organisation, les plus aisés préfèrent attendre qu’aller faire la queue des heures, et risquer d’en sortir bredouilles.
Mais plus on encourage ces pratiques, plus elles perdurent… alors que le contraire découragerait les escrocs du marché noir. Mais ce n’est pas assez pour arrêter l’hémorragie. Pour en finir une bonne fois pour toutes, il faut chercher les principaux responsables, la tête du serpent, ceux qui acceptent de vendre des carnets de tickets et priver les plus modestes de suivre un sport fait par le peuple, pour le peuple. Et rien que pour ça, on préfère suivre les matchs du canapé, que de remplir les poches des escrocs qui filent en vacances avant même que le match ne se termine.